Les Globe Croqueurs

4 mois en Italie : ma vie de bourgeon

4 mois ! Voilà 4 mois que nous vivons en Italie ! 4 mois, ça n’est pas grand chose et en même temps c’est assez pour que cette réalité soit devenue LA réalité. Pour que je ne sois plus interloquée en rentrant dans mon appartement, pour que je ne me pose plus la question de savoir quel déchet va dans quel poubelle (haha !), pour que cette vie ne soit pas « une » vie mais « ma » vie.

On peut dire qu’il y a eu du chemin depuis mon bilan des 2 mois. Un tournant. Je ne saurais pas dire quand exactement tout cela s’est produit et d’ailleurs, ça n’est probablement pas arrivé d’un coup.

Bilan des 2 derniers mois

  • Nous sommes retournés en France une semaine après mon article « Ficus ».

Ça m’a fait beaucoup de bien, j’avais besoin d’être avec les miens. Et puis on a vu pas mal de copains et j’ai un peu vidé mon sac. Des fois, le changement commence par là. Parce qu’une fois que j’avais bien tout dit, j’ai eu cette réflexion en moi-même : c’est triste de n’avoir que des choses négatives (ou presque) à raconter. Ça, je n’aime vraiment pas ! Des fois il suffit de s’en rendre compte pour faire tourner le vent.

  • Mon frère et les copains (pas tous évidemment !) sont venus en Italie !
Avec mon frère…

Un gros changement s’est très probablement produit à cette période. Pendant quasiment un mois nous avons eu du monde tous les week-ends. Et il n’y a rien de mieux pour se sentir chez soi que de partager des moments avec les proches.

Déjà parce que ça crée de nouveaux souvenirs dans ces lieux et qu’on s’y sent tout de suite beaucoup plus attaché mais aussi parce que d’un seul coup on devient les guides et on se rend compte de ce que l’on a déjà découvert. On est excité de montrer et de partager. En plus, cerise sur le gâteau, en sortant du resto un samedi soir, on a croisé Annamaria, l’italienne avec qui j’échange. Le bonheur ! Rencontrer quelqu’un que l’on connait, dans la rue !

Et puis, il y a quelque chose de merveilleux avec les amis proches, c’est qu’il n’y a pas besoin de parler parfois, pour se comprendre. Ça marche pour les délires, les fous rires, les bêtises mais ça fonctionne aussi pour la fatigue, la détresse, le « je souris mais je suis un peu au bord du craquage ». Alors merci… merci pour la présence, de près ou de loin, pour les messages, et merci, pour ceux qui sont venus, d’avoir pris le relai sans que je ne le demande, pour un bout de sieste, pour finir mon plat au resto, merci du fond du coeur, vous n’avez pas idée du baume au coeur que ça m’a mis ! 🙂

  • La langue s’améliore ! ! Tellement, mais tellement !

Alors évidemment, je ne suis toujours pas bilingue, mes conjugaisons sont encore bien fragiles et je fais pas mal de fautes mais ce n’est pas grave parce que je m’exprime. Pas autant que je le voudrais (en même temps, vu mon flot de paroles, les italiens ne savent pas la chance qu’ils ont ! #larelou ), mais tellement plus. Et je comprends beaucoup mieux également.

Au départ, je comprenais vaguement l’idée, puis un peu plus précisément et à présent je saisis mieux la subtilité des choses, je détache les mots les uns des autres.

Je passe des coups de fil en italien ! Mais à mes yeux vous n’avez pas idée du côté surréaliste de la chose ! Déjà qu’en France je n’aime pas téléphoner (bon moins depuis que j’ai les enfants parce que pas le choix !). Je me demande toujours ce que je vais dire quand je prends un rendez-vous, j’en dis toujours dix fois trop d’ailleurs ! Mais alors dans une langue étrangère que je maîtrise à peine ! Pour moi c’était le truc que j’allais faire au bout de deux ans, quand on partirait et que je n’en aurais plus besoin ! #Loosedé

Je discute même avec les mamans d’école ! Youhou !

Je me fais comprendre et je comprends. Si ce n’est pas le cas je le dis, voire je me fais expliquer des mots (typiquement l’ambulatorio qui en italien signifie la visite au cabinet du médecin, là où j’aurais plutôt imaginé l’inverse. La déambulation, le mouvement, bref). De toute manière, comme je l’avais déjà dit dans un précédent article, il faut être humble et apprendre, tout simplement.

Bon je ne dis pas que je n’ai pas eu quelques moments de solitude. Quand j’ai pris rendez-vous chez le médecin l’autre jour, il me dit : rendez vous à « cinque questa serra« . Donc 17h. Et ensuite il me redit : « diciasette » (17). Ça m’a fait paniqué, j’ai eu peur d’avoir mal compris, et là, le drame : « ah ! (ding, ça capte dans ma tête), ah mais no ok c’est bon ». #Solitude, je cois que ça s’impose !

J’ai aussi un problème avec prego (derien ou je vous en prie, que l’on dit aussi pour laisser passer des gens). Je ne sais pas pourquoi ce mot ne vient jamais spontanément ! Très étrange ! La nana malpolie ! Bah non vu que je dis toujours merci !

  • Une nouvelle dynamique

Depuis quelques semaines, les choses bougent. Et au lieu de voire de quoi l’Italie me prive, j’ai enfin regardé ce qu’elle avait à m’offrir : la liberté. Si loin de mes repères, je peux finalement être qui je veux, et mieux que ça : être qui je suis. Ça ne m’était pas arrivé depuis très très longtemps. Et là je ne vais pas me servir de cet article pour vous raconter toute ma vie parce que bon, vous n’êtes pas là pour ça. Mais une chose quand même pour que vous compreniez. Disons qu’ il y a eu un autre tournant très spécifique qui a tout fait basculé il y a de cela un certain temps maintenant : un saut de classe, de la 5ème à la 3ème.

Et cet évènement, au départ très positif, voulu par tous y compris moi, s’est transformé en quelque chose d’affreux, avec beaucoup de harcèlement scolaire. J’ai été rabaissée et humiliée tous les jours pendant toute une année scolaire. À partir de là, je n’ai plus eu confiance en moi hormis en quelques lieux comme le théâtre, avec ma troupe ou avec quelques amis très proches et bienveillants. Ça m’a brisée. On imagine pas à quel point ce genre de chose peut changer une personne. Ça a modifié toute ma façon d’aborder les choses et à chaque idée qui me venait, le petit diable s’installait tranquillement sur mon épaule pour me murmurer : « tu n’en es pas capable, laisse tomber, ça n’est pas pour toi ».

Il m’a fallut plus de 10 ans pour identifier que le problème venait en grande partie de là et quand ça a été fait, ça n’était toujours pas gagné. Mais voilà, Nico toujours là pour me valoriser, les enfants, la vie, nos voyages et cette folle année qui vient de s’écouler, où j’ai dû gérer seule mes petits bouts pendants des jours, des semaines, des mois. Ça bouge. Ça a réveillé une flamme que j’avais perdue. Et avec elle, tout est revenu. Je me sens aujourd’hui remplie d’une force infinie. Je reprends confiance et j’ai retrouvé ma créativité.

La musique, le blog, la vie

C’est alors que dans cet élan, il s’est produit ce que j’appellerais un miracle. La musique m’a retrouvée. Et je me suis mise à re-composer des chansons. 5 ans que ça ne m’était pas arrivé ! Ça ne me dérangeait pas plus que ça j’ai toujours appelé les périodes de pause des périodes de jachère. Mais ça commençait à faire long et j’avais beau essayer parfois, l’inspiration n’était plus là.

Et voilà qu’un jour de mi-septembre au milieu de toutes les interrogations qui étaient les miennes, une mélodie s’est glissée dans ma tête et avec elle, quelques mots. C’était le début du renouveau, le début d’une nouvelle aventure absolument excitante.

Ce qui m’arrive en ce moment est puissant. Je suis dans un moment de folie créatrice absolument grisante. Car avec ces premières chansons c’en est une foule d’autres qui sont nées, je ne peux plus m’arrêter. Je me lève au milieu de la nuit pour enregistrer une mélodie qui me vient, je me suis couchée pendant 15 jours à plus de 3h du matin pour arranger mes chansons tranquillement en étant certaine de ne pas me faire interrompre par les enfants.

J’ai l’impression d’écrire la bande originale de ma propre vie !  Tous les éléments sont rassemblés pour une parfaite scène de film ! Ce moment où quelqu’un  qui ne sait plus où il en est, qui me comprend plus trop ce qui se passe est rattrapé  par quelque chose qu’il avait en lui depuis longtemps.  Petit à petit cette musique grandit grandit et envahit les murs de la maison. Et cette fièvre touche tous les membres de la famille que ce soit Chiara, amusée, qui essaie de manger les fils de micro et qui fait joujou avec le clavier, Elliot très concentré qui écoute chaque évolution à chaque étape et fredonne avec moi. Les soirées qui traînent jusque tard dans la nuit  avec Nico rattrapé par ma folie qui compose sur GarageBand, sur l’iPad puis qui vient écouter mes avancées  tout ça c’est magique !

Et comme si ça ne suffisait pas, nous nous sommes lancés depuis une semaine dans la refonte de notre blog de voyage, les Globe Croqueurs. Ça fait tellement longtemps qu’on en parle ! Des heures et des heures de travail dont je me demande quand nous en verront le bout. Comme on se le disait il y a quelques jours, ce blog, c’est vraiment notre 3ème enfant ! Sauf qu’avec lui, on peut dormir la nuit, ou presque !

Mais j’adore ! C’est exactement ce que j’aime ! Être sur 10 trucs à la fois, fatiguée mais excitée, avec des idées qui fusent, des projets, des envies. Je tourne à l’adrénaline, je suis faite comme ça.

Ouf ! Je suis de retour ! Et pour ça je dis merci l’Italie. Cette expatriation a initié le mouvement.

Le renouveau

Tout ceci me donne envie d’éclore. D’assumer enfin mes ambitions. J’ai bientôt 30 ans (quoi ?! Mais je suis une adulte ? Personne ne m’avait prévenue !), si je ne le fais pas maintenant alors quand ?

Bien sûr je ne suis pas dupe et je sais bien que la confiance est un long chemin, je ne peux pas me réveiller un matin avec un reset, en saisissant le monde d’une main pour en faire ce que je veux. #MrRobot #Geek

Mais je ne vais plus m’excuser de vivre. Et l’Italie tombe au parfait moment. Les blogs, la musique, la découverte, la peine aussi, d’être loin des siens, de perdre de vue des personnes qui nous sont chères, tout cela est stimulant, dopant.

Il est temps aussi de réfléchir à mon avenir professionnel. Et l’écriture pourrait bien y avoir toute sa place. Si d’ailleurs vous connaissez des gens à la recherche de rédacteurs pour du web ou du papier, et si vous estimez que je suis recommandable, ça pourrait fortement m’intéresser 🙂

Comme vous le voyez, c’est un vent extrêmement positif qui souffle sur moi en ce moment. Je me régale à renaître ici, dans ce pays si beau, amusant, agréable à vivre. Parce que je n’en ai pas beaucoup parlé dans cet article mais qu’est-ce que c’est chouette ! Même si j’aime les taquiner, la vie qui grouille, les gens qui rient, je me répète mais ça tranche tellement !

Vous savez ce que je me suis dit la dernière fois que je suis allée en France ? « Mais pourquoi ça me manque au fait ? ». Les têtes d’enterrement, l’agacement, la complainte… pffff ! Le pays est si riche, si beau, pas parfait bien sûr, mais son plus gros problème c’est nous, les français ! Arf ! Enfin, on aura l’occasion d’en reparler ne vous inquiétez pas, j’ai une ou deux idées d’articles sur la question (pourquoi les journées ne durent pas 72h au fait ? 🙂 )

En ce qui concerne mes chansons, je les partagerai avec vous très prochainement, certaines sont encore en cours d’arrangement, une est finie mais pas encore mixée. Bientôt donc. Quant aux Globe Croqueurs, ils occupent toutes mes journées depuis une semaine ! 175 articles à remettre en page, plus d’autres rubriques : aaaaaaahhhhhh ! #détresse 

Si vous êtes curieux et que vous voulez suivre l’évolution de l’aventure, vous pouvez nous rejoindre sur la page Facebook !

En tout cas ça vaut le coup et il va y avoir pas mal de nouveautés, d’autant plus maintenant que je suis ambassadrice Only Lyon ! Trop de choses à dire, à partager, quand je vous dis que c’est la pagaille dans ma tête !

[EDIT : et quelques semaines plus tard, la naissance du Coin Pasta et la fusion avec Pasta et Bambini ! Ah lalaa ! ]

Il me reste à vous dire merci à vous, mes chers lecteurs. Depuis un peu plus de 4 mois que je tiens ce blog, vous êtes là, assidus pour certains, nouveaux pour d’autres, mais tous les petits mots que vous m’envoyez ici et sur Facebook sont un vrai bonheur. Ils me motivent à continuer à écrire et à partager avec vous. À échanger aussi, car on peut parfois ne pas être d’accord et exprimer un autre point de vue. En tout cas, ça vaut largement le temps passé sur chaque article !

Et pour ne rien gâcher à ce débordement d’enthousiasme, Pasta (nom de code !) a été choisi pour figurer dans la sélection des blogs du mois sur Expat.com. J’en suis très heureuse !

Je rentre en France dimanche pour une grosse semaine, je vais essayer de vous publier tout de même au moins un article ! Noël approche, on va en parler et je dois absolument rédiger un nouveau choc culturel ! Les italiens sont un spectacle à part entière, je les adore !

Allez j’arrête de parler (OUI TAIS TOIIIIII !!), vous avez autre chose à faire de votre journée quand même ! Je m’en vais remettre en page mes articles de voyage ! Aujourd’hui je serai en Thaïlande, on a vu pire !

À très vite !

 

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2 Responses

  1. Quel joli article et quelle belle personne!
    Ton article est hyper inspirant et donne envie d’oser et de se faire confiance!
    Bon retour en France! Je vais à Lyon pour la fête des lumières pour la première fois! J’ai hâte!
    Bises

    1. Merci beaucoup Jenna ! Eh oui! Comme tu le dis je crois qu’il faut oser, même si ce n’est vraiment pas facile ! 🙂 Génial pour la fête des Lumières ! Si tu as besoin de conseils ou de bonnes adresses pour manger, te promener etc n’hésite pas à m’écrire ! 😀 Bises

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