La dernière fois… c’ayez, c’est la dernière fois que Nico fait l’aller-retour Lyon/Milan ! Dans une semaine, nous serons tous réunis sous le même toit, dans notre nouveau chez nous, à Lodi.
Je peine à y croire, tous ces mois à distance me paraissent être devenus la norme. Et pourtant, il suffit que Nico prenne une semaine de congés pour que la vie « à l’ancienne » reprenne ses droits. Vivement, vivement !
Le timing assez fou de cette expatriation nous a conduit à cette situation qui a traîné en longueur mais dans la difficulté, nous nous sommes l’uns comme l’autre dépassés et respectés encore plus.
À 6 jours de notre départ je ne peux m’empêcher de regarder dans le rétro. Je revois nos têtes déconfites le premier soir où Nico est parti. Nous étions tous les deux affaiblis par une infection pulmonaire et suspendus au lendemain afin de savoir comment allait se dérouler ce premier jour de travail.
Je ressens encore le grand frisson quand il a fallut que Nico rentre en urgence afin d’être présent pour l’accouchement, je ris au souvenir de son anniversaire fêté dans la chambre d’hôpital avec une cuillère en plastique en guise de bougie sur un gâteau Burger King.
Je repense à toutes les heures de galère les premières semaines avec Chiara, quand elle souffrait, quand je devais enchaîner les nuits. Aux pas sur la pointe des pieds dans le couloir pour ne réveiller personne en espérant grapiller quelques heures de sommeil, à la brosse à dent électrique que j’utilisais dans la pièce la plus éloignée des chambres.
Les instants de joie aussi, filmés le plus possible pour que Nico les partage.
Et Elliot! Que de progrès pour mon petit homme! Pendant les Skype aux mois de janvier ou février, il n’avait pas l’air très concerné. A présent il joue à distance avec son papa, lui raconte des choses, c’est incroyable. Il l’attend debout sur sa chaise les soirs où il revient, surexcité, heureux.
Depuis quelques jours il choisit les jouets que l’on range dans les cartons, nous fait passer le scotch et n’arrête pas de dire que tout ça ira dans un gros camion, en Italie. Il est investit et c’est beau à voir !
Les souvenirs ne seraient pas complets si je n’évoquais pas tous les jours où j’ai posé mes valises (celles sous les yeux aussi), chez mes parents, épuisée, minée souvent par la séparation, débarquant avec Elliot puis avec les deux ! Les siestes sur le canapé, les jeux dans le jardin, le drame quand nous nous sommes aperçus à 21h30 un soir que je n’avais pas de biberon pour Chiara, bref, les petites choses de la vie.
Et mes beaux-parents, toujours disposés à garder Elliot au pied levé quand la fatigue était trop grande, qu’aurais-je fait sans toute cette aide familiale ?!
Nous n’avons pas beaucoup l’habitude de vivre loin des nôtres et il faudra nous y faire mais fort heureusement il existe des milliers de moyens de rester connectés. Et puis par dessus tout, l’aventure qui nous attend est superbe.
Oui, c’ayez, nous allons être réunis… Cette routine va prendre fin, et ce qui paraissait ne jamais finir ne sera bientôt qu’un souvenir de plus… incroyable cadence de la vie… Je suis fière de ce que nous avons accompli ces six derniers mois.
Haut les cœurs, la suite est toute proche… à nous l’Italie!