Voilà bientôt 15 jours que nous nous sommes véritablement installés en Italie ! Si nous avons encore bien la tête dans les cartons et la paperasse, il ne nous a pas échappé pour autant que nos deux pays, proches par la géographie et les racines, présentent néanmoins de grosses différences culturelles.
Petit état des lieux des premiers chocs culturels que nous avons vécu…
La langue :
Nico vit la moitié de la semaine en Italie depuis 6 mois, il commence à bien se débrouiller. Pour ma part, je ne parle pas italien, seulement espagnol, ce qui aide, ou pas…
Lors de mes premières courses au supermarché, j’ai eu l’impression d’être vraiment une potiche!
À la caisse :
La caissière (me montrant mes courses)
Ce qu’elle dit : Borse ? (sac)
Ce que je comprends : Ce sont vos courses ?
Moi : Si, si
La caissière (me montrant la tablette de chocolat posé sur le tapis)
Ce qu’elle dit : Quanto ? (Combien)
Ce que je comprends : Combien de tablettes ?
Moi : Sole uno (seulement une, même si ça se dit pas comme ça. Et puis qu’est-ce que ça peut lui faire je mange ce que je veux ! #lafrançaisequirâle)
Évidemment elle voulait en fait savoir combien de sacs il me fallait, alors que des sacs j’en avais, bref…vous pouvez répéter la questioooonnnnn? Je suis un peu concon…
Juste après, elle se rend compte que je n’ai pas pesé mes fruits. Je n’ai pas vu de balance et comme il s’agit d’un Carrefour express, j’ai pensé qu’ils pesaient en caisse (comme souvent en France). Du coup la caissière m’explique que non, pas du tout. Elle termine sa phrase par « Signora » (Madame) ça m’a stressée !!! J’ai imaginé le truc en français : « tous les légumes doivent être étiquetés, (silence pesant), Madame. »
Elle les a pesé pour moi (oui la débile on va l’aider quand même). Je lui ai demandé où était cette fameuse balance et en me répondant elle a reponctué la fin de sa phrase par « Signora ». HO-RRI-BLE.
#Solitude
En fait, c’est juste que les italiens sont très formels, ils aiment bien mettre des titres à tout le monde. Nicolas c’est Dott. (dottore), va comprendre.
Le tri des déchets
À chaque fois que nous en parlions, Nico me disait : « non mais ils ont un problème en Italie avec les déchets, c’est un vrai sujet ». Pas faux.
Le jour où l’on a débarqué, on a vu plein de poubelles devant les portes des immeubles, le truc un peu crado. Et puis ensuite on a remarqué qu’il y avait un camion poubelle qui n’arrêtait pas de passer. Et là, un espoir fou : « attends, tu veux dire que tu mets ton sac à n’importe quelle heure de la journée et qu’il y a un mec qui passe pour le prendre ? GÉNIAL ! » #Pasdutout
Le tri des déchets ici c’est un truc de MA-LA-DE ! Bon alors, à priori chaque municipalité fait comme elle veut mais, en gros chez nous, tu as un type de déchet à sortir chaque soir de la semaine. Le camion qui passe toute la journée, c’est pour les commerçants.
Ici, on trie tout tout tout. En fait c’est plus avancé qu’en France, clairement. Par contre, tu te retrouves avec 5 poubelles différentes dans ta cuisine, et à la fin de la journée, tu t’es tellement pris la tête à savoir quoi mettre dans quel bac que tu en viens à confondre le carton et le plastique.
Les déchets se répartissent en 5 grandes catégories : Umido (les restes de nourritures pour faire du compost #lapoubellequipue), Secco (le tout venant #lapoubelledelaflemme), Plastica (les plastiques, ouais je suis bilingue), Carta (cartons et papiers), Vetro (verre et canettes #lapoubellecool qui t’évite de passer pour un alcolo en gardant ta collection de bouteilles vides trop longtemps).
En bon français que nous sommes, pour qui les règles ont été inventées pour ne pas être suivies (bah ouiiiii, on a fait la révolution tout ça tout ça, c’était pas nous mais c’est pareil), tu te dis : « oh la flemme, ça je le mets au secco (le tout venant) on s’en fiche ». Bah non ! Parce que tes déchets, il faut qu’ils soient dans un sac transparent, et le mec qui ramasse ta poubelle, il vérifie à travers le sac, et s’il a un doute, il ouvre le sac et s’il est pas content… ça on n’en sait rien, on a été bien élevé, on a fait tout comme il fallait.
Pfiou !
Etat des lieux d’un appartement italien
Il n’y en a pas tout simplement ! En fait, en Italie, ça ne se fait pas. On te fait juste une consigna verbale, un moment très solennel où l’agent immobilier te lit texto ce qu’il y a écrit sur un papier que tu as sous les yeux et qui récapitule les meubles présents dans l’appartement (mais pas tout ! Par exemple pour nous, il y a juste : « cuisine équipée », mais équipée avec quoi, ça on ne le dit pas). Tu signes, on te donne les clés et c’est fini…
Et là, tu découvres un autre monde ! Un monde où chacun embarque et laisse ce qu’il veut ! Chez nous, la moitié des placards n’ont plus d’étagères : les gars se sont barrés avec les étagères quoi ! #Pourquoi ?
Mieux, ils ont laissé des ampoules dans les salles de bain et c’est tout ! Ils ont pris toutes les autres ! Salon, cuisine, chambres… Le soir venu, pendant le déménagement, pas de lumière ! Heureusement qu’on a rapidement retrouvé le carton avec les ampoules !
Sur notre balcon, on a hérité de 2 immenses plantes mortes, si ça se trouve elles sont là depuis 10 piges, de locataires en locataires ! Il y avait même des couvertures dans les placards. Les gens laissent et prennent ce qu’ils veulent.
On avait visité l’appartement d’un collègue de Nico lorsque nous cherchions encore et il y avait une super terrasse mais complètement à l’abandon. Dessus il y avait des plantes mortes, un canapé défoncé, un tuyau d’arrosage percé et on se demandait comment c’était possible. Son collègue nous avait dit que c’était déjà là avant lui… Je comprends mieux.
Quand je pense au départ de notre appartement croix-roussien dans lequel on avait laissé une super cuisine Ikea ! Il avait fallut faire signer un papier aux nouveaux locataires pour stipuler leur consentement à la garder… On en est loin.
Cela étant, au moins on ne se prendra pas la tête en partant… par contre on a dû racheter plein d’étagères !
#Chelou
L’enfer de l’administration
Je vous entends déjà : « Euh attends, on est français, l’enfer administratif c’est un peu notre spécialité, ça crée même des phobiques ». Ouais, bah attends de vivre en Italie!
Ici tout commence par le codice fiscale. Si tu n’as pas ce truc, tu n’es rien, tu ne peux même pas souscrire un abonnement téléphonique ou internet, tu ne peux pas inscrire tes enfants à l’école, tu ne fais rien.
Les personnes qui délivrent le sésame se trouvent à la agenzia delle entrate. J’ai trouvé ça trop mignon comme nom (oh une agence pour les nouveaux venus, sont sympas ces ritals !) Non, la entrate est à comprendre comme l’entrée d’argent, en gros c’est le fisc. Le gars qui s’est occupé de nos codici a été détestable (cf. Nico car je n’y étais pas).
Une fois que tu l’as, tu te crois sorti d’affaire. Nico avait repéré des grands bacs pour jeter nos poubelles vu qu’on en avait énormément après l’emménagement… eh bien devinez quoi ! Pas de poubelles sans carte de sécurité sociale !! AAAhhhhhh !
Tout se signe et se ressigne, tout est ultra procédurier. Du coup, pas de déchetterie sans nos cartes de sécu, que l’on doit demander… Logique tout ça…C’est vrai qu’ils ont un problème avec les déchets…
Le sourire des gens
Soulignons le positif tout de même, les gens sont tellement avenants ! La gentillesse italienne n’est pas une légende ! De l’installateur internet qui chuchote pour ne pas réveiller les enfants, au livreur qui sourit (tu ne savais même pas que c’était possible), en passant par les commerçants ou l’agent immobilier, tous font preuve d’une serviabilité et d’une sympathie qui ne semble pas feinte et ça, c’est drôlement agréable.
Voilà donc un petit florilège de nos premiers chocs culturels en Italie. J’en ai encore des tas qui me viennent à l’esprit mais point trop n’en faut, il feront l’objet d’un autre article. Et d’ici là, je ne doute pas que de nouvelles curiosités viendront alimenter cette rubrique !
Ciao ciao !
14 Responses
Cela me fait très rire : les livreurs à Paris le sourirent tout le temps… je suis italienne 😀
Bonne installation et vivement le tri en Italie !
Haha ça doit être le charme de l’étranger alors! Non j’avoue pour les livreurs j’exagère, j’en ai rencontré de très souriants en France aussi. Mais j’ai été épatée par sa patience et sa douceur. Je le retardais en ne comprenant pas tout et il ne me l’a pas du tout fait sentir 🙂
Lors de mes premières courses en Italie, j’ai demandé la crème, la « crema »… sauf que pour les italiens, celle-là, elle se met sur le visage ! Un grand moment de solitude (ET de rigolade).
Je suis partie avec un niveau zéro et cinq ans plus tard (dont 3 passés en Italie), je suis presque parfaitement bilingue. Dès le premier mois je me débrouillait et le sixième j’étais à l’aise, tu vas voir ça va aller.
Haha! Merci beaucoup pour cette anecdote! Oui je suis sûre que plus ça ira mieux ça sera. Ça me paraît déjà mieux que la première semaine. Et puis bon quand tu n’as pas le choix et que tu baignes dedans tous les jours… il n’y a pas de raison. Bon au moins maintenant je sais que je ne devrai demander de la crema qu’à la parapharmacie ! Haha
Ahah, bon, ces grands moments de solitude… J’en ai connu des tonnes en Belgique où je vis depuis 8 ans. On m’a proposée d’aller dîner alors qu’il était midi… Bref, ça devrait aller. J’ai la chance de débarquer à Turin alors que je suis presque bilingue (j’ai même un accent pugliese) et que mon homme est Italien. Mais je ne suis pas à l’abris de défauts de prononciation des doubles consonnes (attention à la prononciation de penne)… Bref, je sais à quoi sert un bidet et ce ne sera que mon 5e pays de résidence de ma vie d’adulte 😉
Par contre, oui, le fait de devoir installer une cuisine et refaire la peinture à l’emménagement me laisse assez dubitative…
Ah oui, pour le message au dessus: la crema c’est aussi la crème à l’oeuf; si tu veux de la crème fraîche c’est panna 😉
Haha ! Merci Marinette pour ce partage ! Oui c’est fou cette manie de tout embarquer en partant. Pour trouver un appart avec cuisine équipée on a galérer !Ah maîtriser la langue va t’éviter quand même pas mal de moments de solitude c’est certain ! Mais bon, ça forge la caractère hein ! haha !
Lol perci j’ai bien ri en lisant lepassage sur les ´entrate ´ merci
Merci à vous Henri ! Ravie que vous de vous avoir fait sourire ! ça fait toujours plaisir ! 🙂
Bonjour Charlene, j’ai découvert ton blog ce matin et je crois que j’ai presque fini de lire les articles sur l’Italie. Cela me fait repenser aux prises de fou rire avec une copine française de Turinqu’un collègue l’avait fait rencontrer pour me conseiller sur les démarches administratives…
Très intéressant ce que tu racontes, merci.
Merci beaucoup Séverine pour tes messages ! Oh oui il y a de quoi devenir fou avec ces démarches ! Mais bon piano piano on y arrive ! 🙂
Ahahaha, la partie sur les appartements m’a fait penser à ma propre expérience où notre ancien locataire à Milan a enlevé tous les portes serviettes dans la salle de bains (????), toujours pas remplacé car il faut trouver ceux qui font exactement les meme dimensions pour combler les trous dans le carrelages !! et puis l’administration, une vraie aventure lol
Hahahhahah ! Mais c’est incroyable cette manie de tout embarquer ! Allez comprendre !
J’ai bien rigolé en lisant ce texte ! ça m’a fait tellement de bien ! JE NE SUIS PAS SEULE dans mon #grumpy. Moi je vis au Brésil, depuis 1 bonne année à présent et le choc des cultures…. oui, ça me parle ! Ravis d’avoir connu ton Blog 🙂
Merci Virginie pour ton commentaire ! Ça fait plaisir de savoir que je ne suis pas seule non plus ! Des fois on ne sait plus hahah ! N’hésite pas si tu as envie de papoter 🙂