Il y a quelques jours, je vous faisais part de nos premières aventures italiennes et des différences étonnantes et notoires qui existent entre nos deux pays. Ma liste était alors loin d’être exhaustive ! Je vous propose donc une (re)plongée dans le monde merveilleux de l’Italie, avec ce deuxième épisode des chocs culturels !
La légendaire gentillesse italienne
La dernière fois, j’avais achevé mon article sur les sourires des italiens. Eh bien les jours passent et cela ne se dément pas. Notre voisine d’en dessous m’a souhaité chaleureusement la bienvenue et ne cesse de nous faire coucou lorsque nous la croisons, l’administrateur de l’immeuble est venu nous apporter tous les papiers nécessaires pour comprendre le tri des déchets (et vous vous souvenez sans doute qu’un guide n’est pas de trop !). En bas de chez nous, sur le trottoir d’en face, il y a un café. Nous y sommes allés une fois au tout début de notre installation mais le cafetier nous a bien repéré (il faut dire que des français dans Lodi, il ne doit pas y en avoir tant que ça). Depuis, il nous fait coucou à chaque fois que l’on sort de l’immeuble. Pareil pour le commerçant qui tient la boutique de vêtement à côté de notre immeuble.
Les gens m’arrêtent dans la rue pour contempler les enfants. C’est bien simple, j’ai parlé et eu des échanges (un sourire, un « ciao », un signe de main) avec plus de monde en 3 semaines qu’en un an et demi dans mon village français.
Il n’y a pas à dire, ils sont vraiment chaleureux ces italiens et la dolce vita, ça commence par là !
Le style (à prononcer comme Cristina Cordula)
MA CHERIE mais va falloir être au niveau !!! Ici, tu ne seras jamais trop bien habillée ! Bon, attention, on habite en plein centre historique d’une jolie petite ville proche de Milan, donc forcément ce n’est pas le fin fond de la campagne italienne. Je parlerai donc de ce que je constate à Lodi et que j’ai également pu constater à Milan.
On ne rigole pas avec la mode ! Il y a plus de boutiques de vêtements que n’importe quel autre commerce là où nous sommes. Les nanas comme les mecs ne laissent rien au hasard. Tout est ultra stylé, des vêtements à la coiffure en passant par la manucure ou la barbe. C’est beau à voir ! Et ça donne envie d’être au niveau !
Rien n’est choquant ! Ce soir, j’ai vu une femme et son époux habillés comme s’ils allaient à l’opéra. Dans la mesure où l’on est dans la pire semaine de l’année, où tout est fermé ou presque (même Sephora !!!), je doute que telle ait été leur destination. J’en veux pour preuve qu’on les a croisé chez un glacier à 20h30…(oui je suis aussi enquêtrice pour la police de New York à mes heures perdues) ! Elle avait une combinaison bleue magnifique avec de hauts talons, lui une chemise bien taillé et ils sont partis… un cornet de glace à la main, normal !
Les tongs, tu oublies, sortir démaquillée tu oublies, sortir décoiffé tu oublies, limite sortir sans chemise pour un homme tu oublies ! On veut du style on t’a dit !
Quand les cloches sonnent sonnent (Tina Arena, remercie moi pour ce revival)
Les cloches en Italie, je crois que c’est une sorte d’institution, c’est… je sais pas… c’est… je n’ai pas les mots. Toute la journée, jusqu’à des heures parfois improbables (1h, 2h du matin), les cloches sonnent. Mais attention, pas un peu, pas… ding ding ding 3 fois pour te dire qu’il est 3 heures non non non ! C’est un concert de cloches !
Alors oui, à certaines heures tu peux avoir de la chance et auquel cas elles ne sonneront que 4 fois (youhou!). La première fois ce sera l’heure pile, puis une fois pour et quart, deux fois pour la demi et trois fois pour 45… Et puis soudain pour une obscure raison ce sera l’emballement et tu auras la symphonie de la cloche ! À 7h du matin, tous les matins de la semaine, puis à 8h15 au cas où tu dormirais encore coquinou ! Midi bien sûr, là ça dure un quart d’heure, quand on aime, on ne compte pas ! 17h30, j’avais jamais réalisé que c’était une heure importante. 19h gros rendez-vous ! Et ainsi de suite ! On vient de passer le 15 août, fête religieuse, et là, je vous passe les détails mais je ne suis pas sûre qu’elles aient vraiment cesser de sonner à un moment dans la journée.
Il faut comprendre que les cloches ne font pas que « sonner », elles jouent des mélodies. Chaque église se fait son propre délire. Là où logeait Nico lorsque nous n’avions pas encore l’appartement, l’église jouait « Coucou Hibou » à 19h : FIESTA !!!!
Chez nous, il y a huit cloches dans le Duomo de la place principale. Dont une sonne un peu faux… dommage ! Cela étant c’est génial, ça crée un suspense de tous les instants. Tu ne sais jamais quand ça va sonner et qu’est-ce que ça va jouer ! Oui, vraiment on s’éclate !
Au royaume des chiens
Ah… le meilleur ami de l’homme…. est surtout le meilleur ami de l’italien ! Il y a plus de chiens que d’enfants ! Je vous avais expliqué la très faible natalité italienne dans l’article concernant la recherche d’appartement en Italie, je ne dis donc pas ça en l’air !
Les chiens sont de partout ! Petits, grands ! Ils ont des coupes de cheveux (y’avait un caniche avec une frange aujourd’hui, ça me laisse perplexe ou alors je suis jalouse parce que moi la frange ça me va pas trop, pfff) et sont considérés comme de véritables personnes. Le pire, c’est le soir ! On les entend aboyer dans la rue, entrain de s’embrouiller entre chiens, la routine quoi… ils hurlent à la mort et le petit pompon ce sont leurs maîtres qui tous, sans exception font : « chuuuuuttttt » ! Ce truc me fait mourir de rire ! La situation est complètement absurde : waf waf RRRRRRRR- Chuuuuuuuuttttttttt ! Tu te tais maintenant !
Ils n’en ont rien à faire bien entendu….
Les anciens locataires de notre appart n’avaient pas d’enfants mais 5 chiens !!!! Pourquoi ??????? Dès lors, la question se pose : sont-ce les chiens qui sont partis avec les étagères ? (CF : Choc culturel Part 1)
L’intimité publique
Force est de constater qu’ici la pudeur n’est pas toujours de mise. Bon déjà parce que l’italien ne parle pas, il crie ! Tu peux très vite connaître la vie de tout le monde. Même pas besoin de tendre l’oreille, c’est l’information qui vient à toi !
L’autre soir, il devait être une heure du matin, j’entends un gars dans la rue, au téléphone… en haut parleur ! Ça gêne personne ! Manquerait plus qui croise un chien… CHUUUUUTTTT !
De la même manière, on vit fenêtre ouverte, on n’a pas peur de s’observer et on ne se cache pas. Lorsque nous habitions à la Croix-Rousse à Lyon, nous vivions sur une place très vivante. En bas de chez nous, il y avait des restaurants et en face un peu de vis à vis. Je n ‘ai pas souvenir d’avoir vraiment vu chez les gens, ou alors très peu, un jour où ils avaient laissé un rideau ouvert par mégarde. De la même manière, rares sont les fois où j’ai vraiment pu saisir l’essence d’une conversation.
Ici, cela ne semble pas être le cas. Nos voisins d’en face vivent fenêtres ouvertes en permanence. Nous les voyons manger, traîner sur l’ordinateur, nous nous faisons coucou lorsque nous regardons les éboueurs passer (ouais on devient des vrais ritals on a un gros kiffe sur les ordures) et ça ne gêne personne. Si quelqu’un passe dans la rue et nous voit sur le balcon, il nous regarde franchement, pas d’un oeil semi clos comme on fait chez nous du genre : « ohhh mais attendddd soit discret il va nous voir bon sang !!! ».
Les silhouettes se devinent dans les chambres à coucher, les programmes télé se partagent avec la rue et ce mélange crée une sorte d’intimité publique qui n’est pas sans rappeler le cinéma italien ou encore la scène de La vie est belle où Roberto Benigni hurle depuis le pied de son immeuble : « Maria la clé ! ».
Vous le sentirez sans doute à travers le ton de cet article : on est bien ici ! Ces petites différences font le charme de ce dépaysement. La vie est douce et les curiosités aiguisent nos esprits. Les sourires, les scènes de vie et même ces fichues cloches m’enchantent.
Ça a du bon l’air nouveau.
7 Responses
Hello !
Les cloches ce n’est pas typiquement italien, dans le village de mes parents c’est pareil ! Pas besoin de porter de montre comme ça ^^
Bonne continuation dans votre nouvelle dolce vita !
Coucou ! En fait ce qui fait vraiment la différence ici, ce n’est pas le fait qu’elles sonnent toutes les heures, ça j’ai envie de dire c’est normal, chez mes parents c’est pareil et dans notre village aussi (enfin pas toutes les heures mais les principales). Ce qui est fou ce sont les mélodies à gogo et ce toutes les deux heures et même pas à heure pile. Du coup, pour le coup, parfois tu ne sais même pas quelle heure il est. Et ce qui est drôle c’est qu’il y a plein de clochers dans la ville, qui suivent leur propre logique. Un collègue de Nico vivait entre 4 clochers qui sonnaient de manière aléatoire. Il a finit par déménager haha !
En tout cas, ça donne un aperçu très vivant de Lodi. Bravo Charlene pour ce blog!
Merci beaucoup Marie ! Gros bisous
Hello!
Je viens d’emménager à Varèse et et je confirme bien tout ça. J’ajoute d’ailleurs qu’ils sont fan des caniches, c’est fou ça. Et la gentillesse, j’avoue avoir beaucoup de mal me faire comprendre (l’anglais n’est pas inné), pourtant ils sont patients et cherchent tout le temps une solution pour aider.
Je confirme aussi l’enfer de l’administration… surtout en plein mois d’aout.
buona giornata ?
Merci pour ton commentaire ! Et bonne installation à toi !oui les chiens je crois que c’est un peu comme un sac à main, un accessoire de mode. Ils me font rire avec leurs petits caniches. Et je ne sais pas comment c’est a Varese mais ici c’est aussi la part belle aux vélos ! Impressionnant!
Félicitations pour votre blog! Je viens de le découvrir. J’habite en Ombrie depuis deux ans et je me retrouve bcp dans vos articles (avec qq petites différences car nous sommes une famille mixte) Ah les cloches, ici c’est tous les quarts d’heure… traumatisée la première nuit, je me suis habituée.