Les Globe Croqueurs

Entre nature et Histoire, les merveilles de Kanchanaburi…

éléphant, thaïlande

Que de choses à raconter! Il est bientôt minuit, on vient à peine de finir de trier les photos et je commence cet article ! Kanchanaburi est vraiment une région fantastique ! En plus d’offrir des paysages somptueux et des joyaux de la nature, elle est riche d’une histoire importante puisqu’elle a durement subie l’occupation japonaise pendant la seconde guerre mondiale.

Hellfire Pass Museum

Hier, nous avons de nouveau enfourché notre scooter pour parcourir les 80 kilomètres qui nous séparaient du Hellfire Pass Museum, le musée du col du feu de l’enfer en français. Ce lieu est un mémorial allié à un musée en plein air qui suit une portion du chemin de fer emprunté par le « train de la mort ». Cette ligne était celle qui reliait la Thaïlande à la Birmanie et qui a été façonnée par des milliers de prisonniers de guerre australiens, anglais et asiatiques. Le col du feu de l’enfer a été un des lieux les plus difficiles à réaliser et un des plus meurtriers.

Le musée a été conjointement mis en oeuvre par les Thaïlandais et les Australiens. Il est gratuit, tout comme les audio guides, très bien faits (mais en anglais), qui apportent un éclairage intéressant sur cette partie de l’histoire méconnue pour nous Européens. Il est agrémenté de témoignages de survivants. La portion que l’on peut suivre fait 4km et il faut ensuite revenir donc prévoyez au moins 3 heures et des bonnes chaussures si vous y allez un jour. Sinon, vous ne pouvez en faire qu’une partie, comme nous. Vous apprendrez déjà beaucoup et avec la chaleur c’est vraiment dur de tenir…

Nous sommes ressortis heureux de cette visite qui nous a vraiment instruit et qui était également très émouvante. Il est incroyable de penser que des gens ont pu autant souffrir au sein d’un lieu si beau.

Avant de nous rendre au musée, nous avons vagabondé quelque peu dans la matinée et nous nous sommes retrouvés vers une célèbre portion du train de la mort. On s’est garé dans un « resort » et avons commencé à marcher en direction de la voie ferrée, sans trop savoir si nous avions le droit d’être là. Le pont était impressionnant et il y avait des gens qui était entrain de faire de la maintenance sur le chemin de fer. C’était assez surréaliste, juste nous, dans ce cadre paradisiaque et silencieux.

Puis soudain, un jeune militaire est arrivé dans notre direction. Je commence à m’afoller en me disant qu’on va se faire virer. Il s’approche et nous lance un grand « Hello ! » avec un sourire. Et deux minutes après, alors que l’on veut prendre une photo, un groupe de militaires un peu plus nombreux encore arrive et nous regarde avec amusement.

Et là c’est la folie ! On aperçoit des dizaines de soldats sur le pont, qui marchent sur la voie ferrée et qui rigolent à plein régime. Un groupe nous aperçoit et nous fait de grands signes en nous disant « Hello ! Hello ! » Certains nous prennent même en photo avec leurs téléphones portables. Le contraste entre l’allure qu’ils dégagent avec leur uniforme et leur façon d’être est très amusant. Cette scène est vraiment unique et nous nous retrouvons bientôt au milieu du défilé de plus d’une centaine de militaires. Nous repartons amusés de cette escale improvisée, au milieu de nulle part.

En fin d’après-midi, en rentrant du musée, nous partons du principe que nous allons rater le coucher du soleil depuis le pont et prenons notre temps. Et puis, plus nous nous rapprochons, plus nous commençons à y croire… Et c’est reparti ! On trace, on arrive au pont, il y a des nuages, on court, on sort l’appareil et là, le soleil passe en dessous du nuage et se révèle, flamboyant ! We did it !


Ravis, nous repartons vers la grande foire qui a lieu un plus loin. Sur le parking, un vaste terrain vague, on se croirait dans le Texas, mais en Asie ! Des dizaines de pick-up arrivent ou sont garés, il y a de la musique à fond et un homme qui parle par dessus dans un micro. Un peu plus loin, un homme en scooter conduit son troupeau de buffles. Il y a des  vêtements, de l’électroménager et de la nourriture de partout ! Dehors, de nombreuses tables sont installées pour pouvoir manger pendant que, sur le parking, des employés sifflent sans cesse au milieu du brouhaha pour faire la circulation. Quel joyeux bordel !

C’est d’ailleurs assez fascinant la capacité qu’ont les Thaïlandais à créer de la festivité. Du simple marché à la grande foire, il semble qu’il y ait toujours une occasion de se retrouver, de discuter, de manger ensemble…

Epuisés, nous rentrons nous coucher afin d’être prêts pour le lendemain…

Au royaume des éléphants : Elephant’s world

Eh oui, aujourd’hui nous avons vécu une journée fabuleuse (une de plus!!) ! Nous sommes partis dans un camp d’éléphants, Elephant’s world, qui est en fait une fondation créée par un vétérinaire en 2008, visant à recueillir des éléphants maltraités. Certains viennent de cirques, d’autres ont travaillé dans des forêts. La fondation n’a pas de subventions et vit uniquement des visiteurs qui viennent à la journée ou plusieurs jours, de donations, d’accords avec les locaux et grâce à l’aide des bénévoles qui restent au moins un mois. Cette escapade nous a coûté un peu cher (100 euros pour nous deux) mais ce que nous avons vécu restera gravé à jamais…

Pour contacter Elephant’s world, c’est ici

Un taxi-brousse comme aime l’appeler Nico est venu nous chercher à l’auberge pour nous emmener au camp, situé à une quarantaine de kilomètres. Nous nous sommes enfoncés dans les champs et avons finis par aboutir au camp. Dès que nous sommes arrivés, nous avons chaleureusement été accueillis par les bénévoles. L’une d’entre elles, Véronique, était française et nous avons pu beaucoup discuter avec elle.

Nous avons été très chanceux. Apparemment il y a des jours où les visiteurs sont très nombreux mais aujourd’hui nous étions 8. Un couple anglais, un américain, un australien et nous. Tout le monde était super sympa et nous avons pu échanger avec Sam et Lisa. Ils vivent à Melbourne et ont également vécu à Sydney. Ils vont nous envoyer des bons plans sur ces deux villes et nous ont proposé de se retrouver pour boire un verre lorsque nous serons à Melbourne.


Après un brieffing sur les consignes de sécurité et l’histoire des éléphants hébergés au camp, nous entrons dans le vif du sujet en les nourrissant pour la première fois. Les mahouts (ceux qui dressent, prennent soin et montent les éléphants) restent prêts de nous pour nous guider et nous dire auquel il vaut mieux donner quoi. C’est très impressionnant. Six des dix éléphants sont là, dont un éléphanteau de deux ans absolument adorable. Nous leur donnons des ananas et de la citrouille. Chacun a son propre panier qui doit contenir au moins cinquante ananas et autant de citrouilles ! Le bébé a de l’ananas pelé, les autres les équeutent d’un coup de dent et les avalent en entier. Pour les nourrir, nous nous plaçons devant eux, il est important qu’ils puissent nous voir. Nous leur tendons la nourriture et ils la récupère avec leur trompe. La sensation est très étrange, on sent qu’il y a beaucoup de poigne lorsqu’ils saisissent les aliments et leur peau est très rugueuse mais leur yeux dégagent quelque chose de très doux et d’immédiatement attachant.

Une fois repus, les éléphants sont conduits par les mahouts à la rivière où ils prennent leur premier bain de la journée. Le spectacle est fascinant. Les animaux tout comme leurs maîtres semblent beaucoup s’amuser. Le seul mâle, Johnny, âgé de six ans, fait le fou et vient nous arroser. Nous sommes tous ébahis par ce merveilleux spectacle de la nature.


Nous partons ensuite couper des citrouilles en petits morceaux pour le sticky rice. Le sticky rice, c’est une spécialité du nord est de la Thaïlande, du riz gluant. C’est excellent. Ici, il sert à nourrir les trois éléphants les plus vieux. Ils ont tous plus de 60 ans, il y en a même une qui a 74 ans ! Après 60 ans, les éléphants perdent leurs dents. Dans la nature ils meurent car ils ne peuvent plus se nourrir. A Elephant’s world, ils peuvent vivre plus vieux grâce au sticky rice.

Une fois les citrouilles coupées, nous nous retrouvons avec les mahouts, autour d’une grande casserole posée sur un tronc creusé qui fait office de feu et nous touillons avec vivacité pour que le riz devienne gluant. La chaleur qui se dégage est tout simplement énorme !

Avant d’aller manger, nous donnons aux vieilles éléphantes les bananes que nous avons apportées. Cette fois nous leur mettons directement dans la bouche et on peut sentir leurs grosses langues gluantes. C’est un moment magnifique.

Le déjeuner est l’occasion d’apprendre à mieux connaître tout le monde et de resserrer les liens autour de l’incroyable expérience que nous sommes entrain de vivre. Tout le monde est dans un rêve.

Nourrir des éléphants est une vraie ruine. La terre sur laquelle se tient le camp est laissée gracieusement par son propriétaire et il y a plusieurs plantations diverses mais ça ne suffit pas. Elephant’s world a des accords avec différentes fermes alentours. Ils peuvent par exemple récupérer des bananes. Comme le bananier est un arbre qui ne donne des fruits qu’une fois, les mahouts et les bénévoles (nous y compris) viennent leur couper les arbres inutiles, en contrepartie.


Nous sommes donc partis dans un camion brinquebalant, à travers une route poussiéreuse mais où le spectacle des champs de canne à sucre sur fond de montagnes était superbe, pour aller couper des bananiers. Les mahouts font tomber « l’arbre » en quelques coups de hache et nous nous chargeons ensuite d’acheminer les branches jusqu’au camion. C’est un peu loin, il fait chaud et la terre est boueuse car il a beaucoup plu la nuit dernière. Pour couronner le tout, les branches sont très lourdes et chargées de petites fourmis rouges qui piquent sévèrement. Mais l’expérience est insolite et c’est l’occasion de rire avec les mahouts. Ils ont vraiment bon caractère. La plupart sont issus du peuple Karen, minorité Birmane qui a fui en masse le pays quand le régime était trop opprimant. Ils sont amusés par le spectacle mais bien contents aussi d’avoir un coup de main.

Nous repartons au camp. Le sticky rice a refroidi et nous pouvons à présent former des boulettes. Nous les trempons ensuite dans une poudre riche en calcium et différents minéraux dont les vieilles éléphantes ont besoin. Nous les nourrissons avec. Elles sont si adorables !


Puis arrive l’heure du moment les plus magique ! Les éléphants vont prendre leur deuxième bain de la journée, mais cette fois-ci, nous les monterons avec leurs mahouts.

Nous partons tous en direction de la rivière, les éléphants marchent à nos côtés, cela nous semble presque normal, et pourtant ! On s’habitue si vite à leur présence ! Les mahouts crient « Mani ! Mani ! » aux plus lents, ce qui veut dire « Avance ! ».

Une petite plateforme surplombe la rivière, les mahouts s’approchent chacun leur tour et nous nous retrouvons à la bonne hauteur pour monter, à cru, sur le cou des éléphants. Il faut d’ailleurs souligner qu’il est très important de monter sur le cou et sans nacelle. Le dos des éléphants est fragile et peut éventuellement porter 50 kilos (le poids d’une nacelle) pendant une heure mais certainement pas plus lourd ni plus longtemps.

Nico insiste pour monter Johnny, le mâle indiscipliné. Les bénévoles préviennent : « tu vas faire du rodéo sur un éléphant ». Il monte sur Johnny et s’en va dans l’eau. Pendant ce temps, je monte sur mon éléphante. Je tourne le dos à Nico mais je l’entends déjà dire « ouh la ! » Et rire.

De mon côté, mon éléphante hésite à aller dans l’eau du coup j’ai l’impression que je vais tomber à chacun de ses pas, et puis c’est haut! Je peine réaliser ce que je suis entrain de vivre. Nous partons enfin à l’eau, c’est fabuleux. C’est comme si on ressentait le plaisir de l’animal. Son mahout la frotte, puis il me demande de me mettre un peu plus en arrière. Elle plonge alors sa tête et l’avant de son corps sous l’eau et je la suis à moitié. Je peux ensuite la nettoyer. Je vois ses oreilles bouger légèrement, je sens qu’elle est bien.

J’entends soudain rire. Je me retourne, il n’y a plus que la tête de Nico qui dépasse de l’eau. Johnny s’en donne à coeur joie, il plonge, gigote, Nico essaye de s’accrocher tant bien que mal. Nous rions tous au éclats ! Soudain, Johnny décide de passer sous un autre éléphant et Nico se rattrape au cou de cet éléphant. Il finit à la nage, Johnny a eu raison de lui ! Nous avons une vidéo de ce grand moment, nous la mettrons prochainement en ligne.

Nous regagnons la plateforme et je descends en marchant sur la tête de l’éléphant, aidée par deux mahouts. Quel moment ! Un dernier repas pour nos amis et il est déjà l’heure de partir. Nous sommes ébahis, comblés. A la fin de la journée, nous avons l’impression de connaître tout le monde, humains comme animaux et la sensation d’avoir vécu quelque chose de particulier. De surcroît nous avons participé à un programme qui aide vraiment ces merveilleux animaux et avons partagé avec eux quelque chose d’exceptionnel.

C’est ainsi que s’achève notre séjour à Kanchanaburi. Nous avons du mal à croire que ce soit déjà fini ! Nous serions bien restés encore ! Mais d’autres aventures nous attendent ! Demain, direction Bangkok, nous allons faire le marché de Chatuchak puis nous prendrons normalement un bus de nuit pour Chiang Mai. Je dis normalement car nous n’avons rien réservé, mais bon, ça devrait aller !

A très vite pour de nouvelles histoires ! En attendant, quelques photos !

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12 Responses

  1. Coucou les jeunes encore une fois une belle histoire qui donne envie !!!! Sa laisse reveur sniff…… sinon video sympa sur le scoot avec une.musique sympa lol et j attends la video de l.éléphant. . Biz a vous 2

    Laurent de la to2

  2. Très beau récit et très belles photos pour ces moments très particuliers.
    Ok pour adopter un éléphant à votre retour si vous vous en occupez 🙂
    Bises à vous deux !
    Patricia et Serge

  3. Je viens de vivre un moment incroyable grâce à votre commentaire. Je suis impressionnée par
    votre facilité à vous adapter à toutes les situations et à nous les faire revivre. J'ai beaucoup
    aimé l'épisode des éléphants avec les belles photos. Continuez à nous faire partager ces
    moments superbes de dépaysement. A bientôt. BRUNA

  4. "J'ai été ravi de revoir vos visages dans ces environnements exotiques! J'ai voyagé avec vous dans ces paysages lointains, ces sites beaux et intrigants – cascades, grottes, musées – ces rencontres amusantes ou émouvantes – militaires, éléphants, marchés – ces contacts pittoresques avec les usages locaux – gastronomie, massages, il y en a pour tous les goûts.

    On vous regrette dans la troupe, on s'amuse bien dans nos nouvelles aventures mafieuses..

    En ce qui me concerne, mon activité d'écrivain public commence doucement, je vais aider une amie à rédiger ses mémoires er suis en contact avec des Maisons de Retraite. Amitiés et à bientôt sur votre blog, espérant que je pourrai de nouveau y avoir accès. Amitiés Béraud"

  5. Ouahhhhhhhhhh!!!!! Magnifique cette journée avec les éléphants…et pour la bonne cause en plus! Plus je lis vos aventures et plus il m'est difficile de patienter jusqu'à notre départ avec Fabienne (prévu cette fois pour le 19 aout)… En tous cas c'est un régale de lire toutes vos aventures!!!!
    Continuez comme ça et bon vent!

  6. Coucou Beraud! Merci beaucoup pour ton commentaire! On pense aussi a vous et on prend des nouvelles a chaque fois que l'on skype les parents! 😉
    Je (Charlene) suis ravie que ton activité commence a démarrer, je lui souhaite des jours heureux et florissants!
    Bonne continuation au théâtre comme dans tes autres activités et au plaisir de lire tes commentaires 😉
    Bisous!!

  7. Il est vrai que c'était une journée hors du commun! Et le fait d'avoir été dans une association nous a vraiment donné le sentiment de faire quelque chose d'utile. On imagine facilement l'état dans lequel vous devez être! Il y a encore un peu de temps a patienter mais bientôt tout va s'accélérer et le voyage aura déjà commencé en quelque sorte! En tout vas merci beaucoup pour vos commentaires qui sont toujours bienveillants! On espère vraiment pouvoir vous rencontre en vrai un de ces jours avant ou après votre voyage! Bonne continuation!!

  8. Excellent cet article qui raconte avec précision vos impressions, c'est drôle et plein de sensibilités je trouve 😉 Comment avez-vous trouvé cette assoc? Car j'avais pu "visiter" l'orphelinat des éléphants au Sri Lanka mais j'avais trouvé cela un peu trop "touristique" ce qui n'a pas l'air le cas ici. Je suis aussi "fan" des éléphants!!!! Bonne continuation; Mary

  9. J'crois que vous pouvez pas savoir à quel point vous me faites rêver avec vos articles quand je suis assise à mon bureau en train de rêvasser à notre futur voyage… 🙂 On espère aussi qu'on arrivera à ce croiser un jour! D'ailleurs vous êtes de Lyon non? Notre billet tour du monde est au départ de Lyon, donc si vous êtes rentré le 19 août on pourra peut-être se croiser pour un petit café?!?
    Bonne suite de voyage et profitez bien de la Birmanie!

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