Nous continuons notre route des merveilles à travers l’Islande et on ne cesse d’être enchantés par ce que l’on voit et ce que l’on vit. Hier nous avons entamé la côte Est, du Sud vers le Nord à travers les fjords. Cette épopée nous a réservé quelques surprises bonnes comme mauvaises !
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On le sait tous, quand tout va bien, quand tout est parfait, il faut toujours qu’à un moment, la loose vienne se rappeler à notre bon souvenir ! Sinon ça serait trop facile et indécent ! Alors hier c’était un peu notre « bad day », mais rien de grave, vous verrez ça, et malgré tout la bonne humeur et la splendeur l’ont emporté !
Nous avons donc quitté la ferme où nous dormions, à une quarantaine de kilomètres d’Höfn hier matin, pour rejoindre (théoriquement) Vopnafjörður à 300 km de là.
Après une halte dans le petit port de Höfn tout a fait charmant, nous nous sommes lancés à travers des chemins somptueux, entre montagne et mer.
La route, parfois à flanc de montagnes raides et aux pentes noires est impressionnante et menaçante. Puis elle redevient plus accueillante en bord de mer. Les chevaux errent tranquillement, des bandes de terre coupent la mer qui réapparaît soudain avec fougue. Car oui, les éléments sont absolument déchaînés ! Un vent toujours aussi terrible que celui de la veille à Jökulsarlon, voire pire, rend la conduite fatigante.
Pour autant, le paysage reste enchanteur et nous sommes encore frappés par la chance (avant que la loose ne réclame sa part !) en croisant des dizaines de rennes le long du chemin ! D’abord un, puis un autre un peu plus loin et ensuite des troupeaux ! Ils sont magnifiques !
Nous nous arrêtons ensuite à Djúpivogur (Djupi ! Vogur ! à chanter sur l’air de djobi, djoba), porte d’entrée Sud pour les fjords de l’Est. Cette bourgade toute petite jouit d’un emplacement exceptionnel et nous mangeons un fish and chips plutôt bon en admirant la vue sur le port. Trop dur la vie !
Tout excités mais un peu inquiets quand même aux vues de l’heure qu’il est, du chemin à parcourir et de l’état des routes annoncé, nous repartons à l’assaut des fjords.
Alors avant de continuer, petit point géologie ! Parce que « fjord », on connaît tous le mot, on a à peu près une idée de ce à quoi ça peut ressembler, mais sait-on vraiment ce que c’est ?
Je mets mes lunettes, sortez vos cahiers et on vous explique ça ! Alors un fjord, prend l’aspect d’un bras de mer, parfois sur plusieurs dizaines de kilomètres pour les plus grands et s’est formé d’une manière spéciale. En effet, au départ, c’est une vallée unique qui a été érodée par un glacier allant donc de la montagne vers la mer et que la mer a envahit lorsque les glaces se sont retirées. Ils se sont formés au cours de la glaciation. Tadaaaa, maintenant nous pouvons revenir au présent !
Assez vite, nous longeons un premier fjord et là l’émotion monte. Je ne saurais pas trop expliquer ce qui s’est passé mais la beauté de ce lieu et sa perfection, le soleil qui le baigne, les bateaux, les villages… les larmes me gagnent. Ça me fait ça parfois quand tout semble à sa place, moi comprise. Je l’avais d’ailleurs évoqué lorsque nous étions au Kawah Ijen (Indonésie), dans le village des porteurs de souffre.
Bref, si je suis émerveillée, Nico malheureusement l’est beaucoup moins car il gère la crise ! La voiture est chahutée par le vent et pour ne rien arranger la route est verglacée ! C’est le stress. Et puis il est déjà 15h passées et il nous reste beaucoup (trop) de route ! Le verglas a même envahi la route circulaire (route 1) si bien que nous devons faire le tour de tous les fjords avant de la rattraper plus loin. C’était le plan initial mais nous ne pensions pas avancer si lentement. Petit à petit l’engouement laisse place à une certaine fatigue et beaucoup d’anxiété.
Quand ce n’est pas le vent ou la glace, il y a des route à flanc de montagne sans protection où des pierres jonchent le sol, on sent que c’est un peu tendu quand même !
Nous finissons par quitter enfin les fjords pour rentrer un peu dans les terres, là où la route 1 redémarre et finissons par arriver à Egilsstaðir la plus grosse ville sur la route. La nuit commence à tomber, il y a de l’animation. Nous faisons une pause. En entrant dans le GPS notre destination, nous voyons qu’il reste encore 150 km ! Pffff… désespoir.
Nous commençons à repartir, la route est verglacée et bientôt il fera nuit. Nous roulons depuis 7h quasiment sans pause à part celle du déjeuner. Malgré la réservation non remboursable que nous avions faite à Vopnafjörður, nous renonçons et faisons demi-tour. Tant pis, nous dormirons à Egilsstaðir !
Après avoir trouvé une petite guest house sympa et raisonnable en terme de tarif (pour l’Islande hein bien sûr ! Mais nous ferons un article budget ne vous inquiétez pas!) et avoir appelé l’hôtel où nous étions censés dormir pour les prévenir, nous décidons de nous détendre en allant à la piscine.
Bien organisés cette fois-ci, nous pensons même à l’appareil photo et à la pochette étanche. Quand je rejoins Nico dans l’eau, il a pris son portable. Je lui donne l’appareil photo. Tout cela se retrouve donc dans la pochette étanche. Vous le sentez venir n’est-ce pas ? Eh bien oui ! Quel n’est pas notre désarroi lorsque quelques minutes plus tard nous réalisons que la pochette… a pris l’eau ! Voilà voilà… le portable de Nico et notre appareil photo (le compact heureusement) sont fichus ! Ça commence à faire beaucoup dis donc !
On sent monter en nous cet espèce de sentiment désagréable de poisse. En plus le vent souffle comme jamais. Il suffit de le sentir pour réaliser que l’on est bien dans le grand nord !
Une fois retournés dans notre guesthouse, on s’empresse d’enfoncer le portable et toutes les batteries et compagnies dans notre sachet de riz en croisant les doigts et on mange un peu tristement. Mais quand la loose vous tient, elle ne vous lâche plus !
C’est pourquoi, alors que nous regardons l’état des routes et la météo pour la suite du voyage, nous réalisons que nous allons tout simplement être obligés de faire demi-tour. Certaines portions de route sont impraticables et le temps pour les prochains jours est à la neige. Autant dire que si nous allons jusqu’à Akureyri, notre prochaine destination présumée, nous risquons de ne plus pouvoir en bouger et de ne jamais attraper notre vol retour, jeudi prochain !
On savait que c’était le jeu en partant en Islande en hiver et on ne regrette pour rien au monde malgré tout. On a eu jusqu’à présent une chance incroyable d’avoir accès à autant de sites, autant de routes, d’avoir ce temps ! Mais on a beau le savoir, sur le coup on est un peu dépité…
Pas de pot pour Akureyri , c’est la seule fois où l’on avait réservé l’hôtel deux jours avant et il est trop tard pour annuler sans frais… deuxième chambre que l’on perd totalement…S’en suit un casse tête sans fin pour savoir où faire étape dans l’autre sens et après ça, on tombe de sommeil.
Et chaque jour qui se lève offre une chance de repartir du bon pied ! Ce matin, le vent est tombé. Nous partons de bonne humeur, reposés, bien décidés à savourer cette journée !
Avant de repartir direction Höfn, nous faisons un crochet par Seyðisfjörður, réputé pour être un des plus beaux fjords de l’est. La route d’une trentaine de kilomètres pour s’y rendre est très belle et grimpe dans la montagne. On ne doit pas être à plus de 400m d’altitude mais tout est d’un blanc immaculé. Le soleil se lève à peine, c’est beau. Et puis arrivés tout en haut de la route qui surplombe le village, quelque chose nous semble familier. Et là Nico me dit : cette route elle serait parfaite pour faire du skate board !
On vous explique : dans le film La vie rêvée de Walter Mitty, le personnage de Ben Stiller passe une partie de son périple en Islande. Et à un moment, il dévale une route en skate. C’est une de nos scènes préférées du film et depuis deux jours à chaque fois que l’on voit une route qui pourrait correspondre, on se demande si ça n’est pas là.
Mais là, c’est certain ! Je rajoute : « si à un moment on passe juste à côté d’une cascade, c’est sûr que c’est là ! » Et quelques mètres plus loin… la cascade ! Preuve en image !
On est débile, on est content ! Et là c’est la double surprise car arrivés au village, on tombe nez à nez avec un endroit où Walter Mitty arrive juste après la scène du skate.
Une fois en route direction Höfn, le ciel dégagé nous permet de voir le deuxième plus haut somment d’Islande, le Snaeffel, qui culmine à 1833m et est un volcan dont on ignore s’il est juste en sommeil ou s’il s’est éteint. Cela étant dit, le village de Seyðisfjörður est très mignon et paisible. Il y a un vrai effort sur les façades des maisons et nous petit déjeunons dans la voiture en contemplant cet endroit paisible.
Et nous revoilà dans les montagnes puis au bord des fjords. Et là, c’est juste incroyable. C’est comme les découvrir pour la première fois. Faire la route dans l’autre sens nous permet de voir des choses qui nous avaient échappées hier. Et puis nous sommes tellement moins stressés que la veille. Le soleil baigne ces lieux millénaires et éclaire le paysage comme en fin de journée même à midi, des bateaux naviguent sur ces eaux d’un bleu profond. La surface de l’eau est lisse là où la veille le vent la chahutait de toute part. Fáskrúðsfjörður est un vrai coup de coeur. Il est sublime. La mer aussi est plus calme pourtant le vent n’est pas bien loin et plus nous nous approchons d’Höfn, plus nous le retrouvons.
Tout nous enchante en fait, et nous sommes au final très contents d’avoir refait le chemin à l’envers, nous disant que rien n’arrive par hasard.
Une fois arrivés, nous réalisons que nous sommes les seuls pensionnaires de la guest house où nous logeons. Les proprios n’habitant pas dedans, on a la maison pour nous ! Yihaa !
Après avoir admiré la vue sur le Vatnajökull depuis le bord de mer (où il y a aussi eu des scènes de Walter Miitty haha !), nous décidons que ce soir, c’est le soir pour faire péter le resto ! Il n’y en aura qu’un pendant ce voyage (Islande = restos hors de prix), alors autant bien le choisir. Et Höfn est réputée pour ses spécialités à la langoustine.
En hiver, le choix est restreint car de nombreux établissements sont fermés. Fort heureusement, le Kaffi Hornid est ouvert.Et on se régale ! Tempura et soupe de langoustine en entrée mais dans des proportions très généreuses, puis agneau (autre spécialité islandaise) : c’est excellent ! Tout ça dans une ambiance au charme suranné, avec le vent glacial qui souffle dehors… bref, parfait !
Comme vous le voyez, même si on a eu un coup de mou hier soir avec cet enchaînement de poisse, l’ambiance aujourd’hui a été au beau fixe et les paysages toujours au rendez-vous ! On ne se lasse pas de contempler tant de beauté !
Le temps risque de se gâter à partir de demain soir c’est pourquoi nous allons essayer de repartir le plus possible vers Reykjavik. On ne sait pas encore exactement ce que l’on fera, si l’on essayera d’aller voir d’autres choses où si nous profiterons à nouveau de certains lieux déjà explorés mais on ne doute pas que de belles surprises seront encore au rendez-vous ! À très vite pour la suite !
2 Responses
Ce sont vraiment de fabuleux paysages !
Toujours sous le charme par le récit de cette étape et merci de nous faire partager ces découvertes. A bientôt. Bruna