S’expatrier en famille est une aventure excitante. Néanmoins il n’est pas toujours facile de faire comprendre aux jeunes enfants ce que cela représente réellement.
Cet article a pour but de donner quelques pistes basées sur notre propre expérience. Je précise que je parlerai ici d’enfants en bas âge (Elliot vient d’avoir 3 ans et Chiara va sur ses 6 mois). Cela est important car il est évident que la problématique est différente avec des enfants plus âgés et déjà scolarisés.
Sommaire :
1- Avant de partir
2- Pendant le déménagement
3- À l’arrivée dans le pays d’accueil
4- Déménager avec un bébé
5- Bilan personnel des réussites et des échecs
1- Avant de partir
Communiquer
Nous avons commencé à parler de l’Italie avec Elliot quelques temps avant que Nico ne commence ses aller retour à Milan. Au départ il s agissait avant tout de lui expliquer pourquoi son papa allait être moins présent.
Comme souvent avec les enfants il est toujours bon de mettre des mots sur les choses. Même si la notion de pays est complètement fictive, nommer le lieu où nois allions déménager lui a permis de l’intégrer à son quotidien et de ne pas en faire une simple « affaire de grandes personnes « .
Se rendre sur les lieux
Bien évidemment cela n’est pas toujours possible. Il est plus simple de faire un aller retour en Italie qu’à Hong Kong.
A défaut de pouvoir se déplacer, montrer des photos du quartier, des jardins d’enfants ou encore de spécialités culinaires permet d’avoir un premier contact avec le pays d’accueil.
Pour notre part nous avons pu nous rendre en Italie avec les enfants afin de visiter des appartements et repérer des lieux phares comme les aires de jeu. Une fois installés Elliot s’est parfaitement rappelé des balançoires et des toboggans sur lesquels il avait joué pendant ce premier séjour.
Montrer le pays d’accueil sur une carte du monde
Ça peut paraître tout bête mais c’est parlant une carte. On peut mettre des gommettes d’une couleur sur le lieu où l’on habite et d’autres d’une couleur différente sur celui où l’on va emménager. Cela aide à spatialiser. Pour Elliot cela a très bien fonctionné.
S’imprégner de la langue
Rien de tel qu’ un bon Peppa Pig dans la langue de votre pays d’accueil pour habituer les petits bouts à sa musicalité. Vous pouvez également chercher des comptines et les écouter ensemble. Tout ce qui habituera leurs jeunes oreilles aux sons de ce nouveau langage sera bon à prendre.
Lectures
La littérature jeunesse foisonne d’ouvrages sur le départ et plus globalement sur le déménagement. Vous trouverez ci-dessous les références de 2 livres dans lesquels j’ai investi et dont je suis plutôt contente. Néanmoins je pense les avoir fait lire trop tôt à Elliot. C’est lorsque nous avons commencé à faire les cartons qu’il a vraiment eu plus d’intérêt pour ces histoires, avant cela, ça ne lui parlait pas. Vous trouverez a la fin de cet article des liens vers d’autres sites référençant de nombreuses lectures de tout âge.
Ulysse, petit expat, Mathilde Paterson et Laëtitia Zync
Une véritable référence qui revient dans toutes les recherches de lectures orientées expatriation. Un récit simple qui permet d’échanger avec son enfant et des illustrations agréables et variées qui aideront l’enfant à se reconnaître dans le récit, qu’il parte en Chine ou aux Etats-Unis.
Achat uniquement en ligne sur le site Heureux comme Ulysse
Une nouvelle maison pour la famille souris, Kazuo Iwamura
Un livre aux illustrations adorables qui nous font retomber en avance. Peu de texte, beaucoup d’illustrations ce qui laisse une grande liberté à la narration. Une véritable histoire à conter et qui retrace en finesse les étapes d’un déménagement. Le livre préféré d’Elliot sur cette thématique.
2- Pendant le déménagement
Faire les cartons avec ses enfants
J’ai toujours pris le parti de faire participer les enfants à la vie de la maison. Il était donc évident pour moi qu’Elliot nous aiderait à faire les cartons.
Il a beaucoup aimé s’activer avec nous. Cela lui a permis aussi de choisir quels jouets il voulait emballer et lesquels il préférait garder encore un peu auprès de lui.
Lorsqu’il est arrivé dans l’appartement en Italie, il a reconnu les cartons et cela lui a fait beaucoup de bien.
Retirer les décorations des chambres au dernier moment
Ce n’est qu’un avis bien évidemment mais je pense que garder leur univers jusqu’au départ et le recréer rapidement à l’arrivée aident nos petits bouts à garder quelques repères. Bien évidemment cela vaut également pour un déménagement classique.
Leur faire vivre le déménagement
Peut-être que le jour J, vos enfants ne seront pas avec vous. Si tel est le cas, les faire participer à distance les aidera à réaliser que le départ est bien réel. Envoyer des photos du camion, des pièces qui se vident leur montrera que ce dont vous avez parlé depuis plusieurs semaines est entrain de s’accomplir.
3- À l’arrivée dans le pays d’accueil
Créer de nouvelles routines
Rapidement, il me semble important de recréer des petites habitudes. Qu’il s’agisse d’une sortie, de jeux à la maison, il faut que ce nouveau pays devienne un lieu familier et rassurant. Il peut être bien de visiter ensemble et d’échanger sur ce que l’on découvre, sur ce qui s’annonce sympathique ou sur ce qui paraît étonnant.
Exprimer ses propres sentiments
L’expatriation bien qu’enrichissante et potentiellement exaltante n’est pas tous les jours une partie de plaisir. Et mine de rien, vous aussi vous avez laissé votre maison, votre famille, vos amis. Vous aussi vous êtes un peu perdu. Partager ces sentiments permettra à vos enfants de comprendre que vous vivez une aventure commune et que vous n’êtes pas un despote qui a décidé de manière unilatérale et sans une once de considération pour leur petit coeur, de partir loin.
Reprendre les vieilles habitudes
De la même manière qu’il est important de se créer de nouveaux souvenirs et de nouvelles routines propre au nouveau lieu de vie, il me semble très important de retrouver aussi les petits rendez-vous rassurants qui aideront les enfants à se sentir chez eux.
Respecter leur rythme
Un enfant en bas âge n’est pas aussi rationnel qu’un adulte. Un déménagement à l’étranger ou non est un véritable bouleversement qu’il ne va pas forcément gérer aussi bien que vous. Peut-être ne voudra-t-il pas se rendre dans une pièce du nouveau logement pendant plusieurs jours, peut-être refusera-t-il de faire des choses qu’il faisait avant sans histoire… Restez patients et ne les disputez pas pour ça. Il faut juste un peu de temps pour être rassuré et prendre ses marques.
Prendre quelques jours en famille
Je sais bien que ce n’est pas toujours possible, mais un déménagement, à plus forte raison dans un autre pays où il faut à la fois gérer l’administratif, le déballage des cartons, la prise de repères etc. fatigue tout le monde. Se retrouver tous ensemble, posément, est quasiment indispensable à mes yeux pour apaiser les esprits et rassurer les enfants.
Lecture
Un bisou c’est trop court, Carl Norac et Claude K.Dubois
Un bisou c’est trop court est un livre vraiment très bien fait et très sensible qui exprime justement tous ces sentiments mélangés liés au déménagement. Très bon ouvrage que je recommande chaleureusement.
4- Déménager avec un bébé
On pourrait penser qu’après tout, les très jeunes enfants n’ont besoin que de papa et maman pour se sentir bien. Je n’en suis pas certaines. Je pense qu’il est important de leur expliquer ce qui va se passer et de leur présenter leur nouvelle maison comme on le fait pour les plus grands. Leurs émotions et leur besoin d’un cocon rassurant ne sont pas à négliger.
5- Bilan personnel des réussites et des échecs
Réussites
Le fait d’avoir préparer les cartons avec Elliot a été un vrai point positif. Lorsqu’il est arrivé dans l’appartement (il n’était pas présent pour le déménagement), il a retrouvé des cartons qu’il avait vu au préalable et il se sentait très concerné et rassuré.
Par la suite il s’est mis à faire un inventaire de tout ce qui était présent dans l’ancienne maison et qui avait été emmené dans le camion.
Nous lui avions envoyé des photos du camion de déménagement et ça lui a beaucoup plu.
Le fait de lui avoir parlé de l’Italie pendant un long moment avant le départ lui a permis de cheminer et de finir par comprendre au bout de quelques temps sur place, comment tout cela s’imbriquait.
Les habitudes nouvelles et anciennes sont rassurantes et le fait d’avoir pris du temps tous ensemble a également bien calmé les choses.
Depuis que nous nous sentons vraiment chez nous ici, il en va de même pour lui…
Les échecs
Évidemment, nous sommes loin d’être parfaits et il y a des choses que nous aurions pu mieux gérer.
Elliot a refusé de dormir dans sa nouvelle chambre pendant 1 semaine et nous avons bataillé quelques soirs avant de lâcher prise, tournant ça au conflit et en essayant de le faire dormir coûte que coûte dans sa chambre quand il voulait se coucher sur le canapé du salon.
Nous avons mis un petit temps à comprendre qu’il était plus rassuré dans le salon et qu’il n’était pas encore familier de sa nouvelle chambre, de ses murs, ses fenêtres, ses ombres. Nous aurions dû être plus souples dès le départ.
Il y avait encore trop à faire dans l’appartement pour accueillir les enfants sereinement. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à les laisser quelques jours de plus chez les grands-parents ou toute personne susceptible de s’en occuper et terminer ainsi tranquillement de vider les cartons et d’installer le gros des choses. Sans quoi cela génère beaucoup de stress et de frustrations car on voudrait pouvoir s’occuper pleinement de nos petits bouts et il est en même temps indispensable d’en finir avec l’installation pour enfin se sentir chez soi.
Nous n’avons pas assez expliqué à Chiara ce qui allait se passer er elle a eu quelques jours difficiles après l’installation où elle se sentait perdu. Ça se voyait à son attitude assez différente de l’accoutumée. Elle était plus craintive, plus en demande des bras. Peut être que ça aurait été moins le cas si nous lui avions expliqué au fur et à mesure ce qu’il se passait.
Un mois après notre installation, je peux à présent affirmer avec certitude que les enfants sont heureux et se sentent chez eux. Elliot a pris ses repères tout comme sa soeur. Il aura au final fallut une semaine à 10 jours pour qu’ils prennent pleinement leurs marques et débutent eux aussi leur aventure italienne !
Vous allez partir bientôt et avez besoin d’échanger ? N’hésitez pas à laisser un commentaire. Vous êtes expatrié et vous avez envie de partager votre expérience ou d’ajouter des conseils ? N’hésitez pas non plus à les laisser en commentaire de cet article !
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