Nous avons séjourné ces derniers jours a Vang Vieng, petite ville à 150km au nord de Vientiane, réputée pour ses magnifiques paysages (rivière, pics karstiques, grottes etc.) et son ambiance de fête voire de débauche !
En effet il n’y a encore pas si longtemps l’activité principale consistait soit a rester vautré dans des fauteuils en buvant des « happy shake » (boissons diverses agrémentées de maji juana ou de champis) et en regardant des séries américaines, soit à faire du tubbing (grosses bouées faites à partir de chambres à air de tracteur) sur la rivière en s’arrêtant à intervalles réguliers dans des bars ou a des tyroliennes, toboggans etc.
En arrivant là, on s’attendait donc à un haut lieu de débauche et on se voyait déjà entourés de groupes de gens bourrés, et devoir s’en extirper en faisant nos excursions tranquillement avec un scooter.
Oui mais voilà, Vang Vieng ce n’est plus ce que c’était! Il faut savoir qu’il y a eu de nombreux morts à cause du tubbing, notamment en saison des pluies. Les gens étaient trop souls ou trop drogués et certains se faisaient emporter trop loin par le courant et se noyaient tandis que d’autres se rataient sur les toboggans etc. Du coup, la ville a procédé à un grand nettoyage et si l’activité tubbing existe encore, tous les bars ou presque le long de la rivière ont été fermés. Il semblerait aussi que l’activité nocturne ait eu le droit à un couvre feu : minuit.
Très honnêtement cette accalmie par rapport à la description qu’on en avait lu nous a plutôt plue et le problème est arrivé de là où on l’attendait le moins : du ciel.
Nous sommes arrivés en milieu d’après midi sous un soleil de plomb et avons simplement fait une petite promenade dans la ville et profité des happy hour le soir et de l’affluence de nourriture occidentale! Le lendemain matin on se prépare tranquillement. J’ai bien repéré un bruit suspect dans la nuit, mais je l’attribue à la clim. C’est en sortant de la chambre que l’évidence apparaît sous nos yeux, il pleut à torrent!
On affronte la pluie pour aller prendre le petit déjeuner et je fais une excursion jusqu’à un distributeur pour régler la surprise que je réserve à Nico le lendemain, pour son anniversaire. Puis nous nous retrouvons retranchés dans la chambre, pensant que c’est l’affaire de quelques heures. Mais ça ne s’arrête pas.
Nous en profitons pour nous reposer, bouquiner, ça a du charme et ça a le mérite de rafraîchir un peu l’air. Cependant le soir venu, il peut toujours autant et je commence à m’inquiéter pour ma surprise du lendemain qui ne peut avoir lieu que s’il fait beau. En attendant, on déguste un excellent barbecue coréen entourés de locaux ce qui est cocasse quand on voit le nombre d’occidentaux concentrés dans cette petite ville. Puis on retourne à notre repaire, le Rising Sun, un pub irlandais à côté de notre hôtel où l’ambiance est sympa (et les cocktails pas cher oui c’est vrai!!)
Dans la nuit, j’entends la pluie tomber fort et je sens que mon cadeau est compromis… On n’en revient pas qu’il puisse autant pleuvoir surtout que nous sommes en saison sèche! Nous sommes un peu dépités, non seulement on ne peut rien visiter mais en plus, la veille, notre tablette nous a fait un mauvais coup: écran noir comme l’appareil photo. Après plusieurs heures de tentatives diverses nous avons renoncé et attendons Kuala Lumpur pour lui faire changer sa dalle. Pour l’anecdote j’écris cet article sur le bloc note de l’iPhone et on va mettre à jour le blog depuis des cyber cafés jusqu’à la réparation en Malaisie.
Mais revenons à notre journée! C’est donc l’anniversaire de Nico et nous n’avons pas envie d’être moroses! On se promène un peu après le petit déj profitant d’une accalmie de courte durée. A l’hôtel on me dit qu’on pourra faire ma surprise mais je n’y crois pas trop et comme je m’y attendais, une demi heure avant on m’annonce que ce n’est pas possible et qu’on essayera le lendemain. En attendant nous on se repose sans culpabilité, on regarde des films sur le câble américain (qu’ils ont dans tous les hôtels semble-t-il), on lit, on n’est pas si mal en fait!
Le soir j’emmène Nico au resto que j’avais repéré, Le Café de Paris, bistrot français tenu par un français (évidemment !) et sa femme laotienne. On y mange très bien, Nico se prend un bœuf bourguignon et moi du filet de bœuf sauce au vin. C’est aussi l’occasion de boire notre premier verre de vin du voyage. On est bien. Le patron est super sympa et est entouré d’autres expats. Au fil de la soirée on discute et on découvre qu’un d’entre eux vient de Trévoux, dans la campagne environnante de Lyon, c’est assez insolite. Alors que nous finissons une excellente crêpe suzette, Richard, le patron nous offre un verre de vin français (le notre était chilien). On le savoure pleinement.
Nous rejoignons ensuite la jeunesse insouciante (dixit la vieille) et gagnons même un t-shirt du bar pour Nico (on n’est pas si vieux, même avec un an de plus !). Au final la journée était super mais on espère quand même une amélioration du temps pour le lendemain.
Au réveil j’entends les oiseaux et j’y crois mais en ouvrant les rideaux le ciel est encore bien gris. Par contre il ne pleut plus. On décide qu’aujourd’hui il faut en profiter. A l’hôtel on me redit que c’est bon pour mon cadeau mais je reste sur mes gardes. On se dit qu’en ce dernier jour a Vang Vieng il faut s’adonner au sport local: le tubbing.
Et nous voilà partis en tuk tuk avec nos grosses bouées, a quelques kilomètres du centre ville, près a redescendre la rivière. C’est vraiment sympa et on a le temps d’apprécier le paysage, parfois même trop car le courant par endroit est presque inexistant tandis qu’à d’autres il y a des mini rapides. On trouve quand même un bar en route et prenons le temps de déguster notre petite bière. On voit même des locaux pêcher avec les bouées et ça confirme notre intuition que cette activité devait exister avant l’arrivée des touristes, tout comme la drogue d’ailleurs qui semble tout de même être un problème dans ce pays. Le Laos était un des grands producteurs d’opium et il n’est pas rare de voir des écriteaux disant « école sans drogue » (bah on espère oui!!) etc. De plus les laotiens sont des gens très très lents, très très zen et certains ont les yeux très très rouges…
Notre tubbing a nous est très sage et on profite simplement des lieux, de ces pics toujours aussi fascinants, du calme de cette campagne, des ponts en bois qui tiennent debout on ne sait comment et du regard des pêcheurs amusés.
De retour a l’hôtel, une demi heure avant l’heure de mon cadeau, un petit miracle se produit, le ciel se dégage quasi complètement et le soleil fait son apparition, cette fois j’en suis sûre on va pouvoir le faire ! Ma surprise ? C’est un vol en montgolfiere au dessus de la ville.
On vient nous chercher et on se retrouve bientôt au bord de la rivière autour de gens qui s’affairent à déplier la toile du ballon et à la gonfler. C’est très impressionnant. Nico est tout excité moi aussi même si je me demande pourquoi je me suis mise dans cette galère (ah! L’amour!)
La nacelle n’est pas très grande et nous réalisons que nous allons avoir le ballon pour nous tous seuls. Un autre homme monte, c’est sans doute le patron. Il papote avec le pilote pendant que nous commençons doucement à partir. Les passants nous regardent envieux pendant que les enfants nous font de grands signes.
L’ascension est assez douce et même mon vertige maladif et moi nous le vivons assez bien. Il faut dire que ce qui se déploie sous nos yeux est magnifique. Toutes ces montagne entourées encore de quelques nuages pour certaines et la ville qui rétrécit petit à petit. On voit aussi clairement le lac qui se tient derrière les montagnes. Par moment notre ballon laisse son ombre sur les champs.
Nico mitraille de photos et est aux anges, je suis ravie. Tétanisée mais ravie! Là où ça devient vraiment vertigineux c’est quand la montgolfiere se stabilise. Il y a très peu de vent si bien qu’on ne bouge presque pas. Le patron nous annonce qu’on est a 1100 mètres d’altitude et qu’on va monter jusqu’à 1500. Eh bien là, et Nico l’a ressenti aussi, on peut vous dire qu’on se sent bien peu de chose dans cette corbeille en osier attachée à une toile remplie d’air ! Vu d’ici même les pics semblent loin ! Il n’y a aucun bruit, seulement celui des brûleurs de temps à autre. On se sent vraiment privilégié.
En rigolant, Nico me dit que je me suis aussi fait un cadeau et je lui réponds que s’il touche la moiteur de mes mains il saura que c’est avant tout son cadeau! On redescend assez rapidement avant de planer a une hauteur que me détend un peu et qui permet d’apprécier le paysage d’un autre point de vue.
Puis c’est l’atterrissage et des hommes viennent s’accrocher à la nacelle pour la maintenir au sol et éviter qu’on s’envole à nouveau. Nous avons l’impression d’avoir vécu une parenthèse hors du temps et en voyant les étoiles dans les yeux de Nico, je sais que c’est un moment qui le marquera !
Un petit resto accompagné d’une bonne Bearlao (la bière nationale) et il est temps de refaire les sacs à dos pour une longue route ! Une chose est sûre Vang Vieng n’est pas le bon endroit pour un régime. Toute cette offre de plats occidentaux de tous bords et les bières et cocktails a foison en font un lieu de détente et de laisser aller ! Mais quand ça fait deux mois qu’on crapahute en Asie et qu’on se nourrit la plupart de temps de nouilles et de riz on ne se pose même pas de question et on savoure !
Nous gagnons a présent le centre du Laos, région oubliée par les touristes mais qui semble regorger de merveilles. On vous raconte ça bientôt et en attendant, des photos bien sûr !!!
2 Responses
Bonjour les voyageurs !
Nous avons écrit un petit mot pour l'anniversaire de Nicolas mais le lendemain il avait disparu :-(.
Faute manip', bug …?
Alors on recommence : bravo et merci pour les textes et les photos de vos aventures, et bon anniversaire Nicolas !
Jean-Pierre et Catherine
Waouh c'est un super cadeau! J'adorerais faire ça aussi! Mais aussi bien l'un que l'autre, nous avons le vertige… LOL
Cécilia