Les Globe Croqueurs

Birdy Kids : le street art lyonnais + Concours #EnFranceAussi

le street art lyonnais birdy kids

Pour le retour du rendez-vous En France Aussi, nous allons parler street art. Et plus précisément des Birdy Kids. Quoi ? Mais qu’est-ce que c’est ? Vous piaffez d’impatience (#GrosJeuDeMots) et je vous comprends. Respirez, nous y venons dans un instant.

Le street art et Lyon sont intimement liés. Si si ! Bon ok, j’extrapole sans doute légèrement… Je m’explique.

Vous l’ignorez peut-être mais Lyon a une véritable tradition du mur peint, reconnue depuis plus de trente ans.  Ces oeuvres artistiques et urbaines sont un savoir faire lyonnais reconnu internationalement. Un des plus beaux exemples est très certainement la Fresque des Canuts dans le quartier de la Croix-Rousse. Et d’un mur peint au street art, il n’y a qu’un pas… C’est ici que les Birdy Kids interviennent !

Cet article participe au rendez-vous inter-blogueurs #EnFranceAussi organisé par Sylvie @Le Coin des Voyageurs et sur proposition de Sabrina du blog Tu paris combien dont le thème est : « La France underground ». Ce mois-ci nous vous proposons également un concours avec notre partenaire Oui Bus. Rendez-vous à la fin de l’article pour en savoir plus !

Des petits oiseaux pétillants

Alors, les Birdy Kids ils dessinent quoi au juste ? Et bien ceci ! De petits oiseaux colorés, nommés les « Knar », que j’ai un temps pris pour des Angry Birds… Oui je sais. Je n’ai pas la lumière à tous les étages parfois. À part avoir des ailes, ces deux zozios n’ont pas grand chose en commun ! Car les joyeux oiseaux des Birdy Kids, en plus d’être bien plus vieux, sourient. Ce qui n’est pas le cas des fous furieux tueurs de cochons.

@vidos www.street-art-avenue.com [Licence CC BY 3.0]

Un grapheur, un sérigraphe et un graphiste

source : La Boutique Officielle

Wah ! Ça en fait du graphe ! En effet, derrière ces volatiles se cache un crew lyonnais: Gauthier, Guillaume et Stéphane (aka Pec). Les deux premiers sont frères. L’un est graphiste, le second sérigraphe. Quant à Stéphane, c’est le créateur original de l’oiseau à succès. Il est également un des plus anciens grapheurs de Lyon, en activité.

Si leur projet est né en 2010, Stéphane peignait déjà le petit oiseau sur les murs lyonnais depuis 1989 ! Le collectif s’est réuni autour d’une volonté de créer des oeuvres ludiques et colorées. Mais au-delà de ça, ils partagent également l’envie de faire évoluer ce personnage sur d’autres supports.

Toiles, T-shirts, jouets… Sky is the limit les gars !

Stéphane a quitté le collectif en 2016 suite à des désaccords. Il estime en effet que le collectif s’est trop orienté vers le merchandising.

Le périphérique lyonnais : les origines

C’est sur le béton urbain et gris du périphérique que les petits oiseaux ont fait leur nid. Stéphane les taguait et s’est très vite fait repéré dans l’univers du street art. C’est ainsi qu’il a été approché par Guillaume dans un premier temps, avant que Gauthier ne les rejoigne dans l’aventure.

Progressivement, les Knar sont entrés dans la ville.

Crédit photo : Birdy Kids

Street art et graffiti, deux mondes différents

Vous vous demandez peut-être ce qui différencie ces deux disciplines. Notons que dans un des deux mots se trouve le terme « art ». Le street art en effet, s’inscrit dans une véritable démarche de recherche artistique et de création. Le graffiti pour sa part, est une pratique de calligraphie si je puis dire, destinée à émettre une revendication. Cette dernière n’est pas toujours claire dans la mesure où les profanes ne parviennent pas forcément à déchiffrer les lettres et les mots.

Le street art a une visée beaucoup plus large. Comme toute oeuvre, il est aussi question de toucher les gens et de provoquer une émotion.

De l’underground au succès

Un véritable engouement s’est créé à Lyon autour de ces moineaux rigolos. Sont-ce des moineaux d’ailleurs ? Je ne suis pas bonne en ornithologie. Des Knar on a dit ! Bref.

Birdy Kids, du collage et non du tag

La particularité du travail du collectif consiste en ceci qu’il n’y a quasiment pas de tag à même les murs de la ville. Généralement les membres préparent leurs oeuvres à l’abri, dans leur atelier, sur des nappes en papier.  Ils les collent ensuite la nuit venue, jamais avant minuit. #LégendeUrbaine?

En outre, ils proposent des créations très variées. Vous pourrez en voir certaines dans le très intéressant documentaire de 30 minutes qui leur est consacré. Je vous laisse le lien à la fin de l’article.

Des oiseaux aimés par tous les lyonnais

Il faut dire que les oeuvres du crew ont l’avantage d’être facilement lisibles, d’une bonne humeur communicative et dépourvues d’un quelconque message politique. Cela permet aux grapheurs de toucher aussi bien les adultes que le jeune public. De décrocher un sourire au type coincé dans les bouchons du périphérique un lundi matin ou à l’étudiant écrasé contre la vitre d’un tramway bondé.

Crédit photo : Birdy Kids

Une reconnaissance de la ville de Lyon

Si au départ, le travail de Birdy Kids a été considéré comme de la dégradation de biens publics, il est depuis 2012 reconnu officiellement comme un emblème de la culture lyonnaise. Tant et si bien que le collectif a été choisi pour devenir ambassadeur Only Lyon cette même année et a participé à une tournée dans une dizaine de villes. Ils en ont évidemment profité pour laisser quelques petits souvenirs colorés sur leur passage.

Les oiseaux ont même envahi la cour de l’Hôtel de Ville durant une journée lors du street day. Ah ! L’époque où Gérard Collomb était « in ». Bref, je m’égare.

Les Birdy Kids s’envolent à l’international

Avec le temps les petits oiseaux ont élargi leurs horizons (mais on ne quitte jamais vraiment Lyon, croyez moi). On peut désormais les retrouver sur les murs d’autres villes françaises et européennes comme Paris, Strasbourg, Rome, Barcelone ou encore Berlin. Mais également à l’autre bout du monde, tant en Asie qu’au Mexique ou à Bogota.

Un rapport avec les autorités compliqué

Si le travail des Birdy Kids est à présent largement reconnu et adopté, certaines de leurs oeuvres sont encore ôtées par les agents d’entretien. Les membres du collectif disent passer leur temps depuis 20 ans à « jouer au chat et à la souris avec la police ». Ils souhaiteraient d’ailleurs que cela se calme et sont un peu las d’enchaîner les condamnations et les amendes.

Étrange paradoxe que celui d’artistes adoubés mais toujours pourchassés. Une preuve que le street art n’a pas encore atteint sa pleine reconnaissance culturelle.

Les Knar, le succès et Pec

Le pari des grapheurs est cependant bien réussi ! Une boutique en ligne et d’autres éphémères, des expositions dans de nombreuses villes et des oeuvres multi-supports, les petits oisillons ont bien grandis !

toile des birdy kids birdy classic
Source : Boutique Birdy Kids

Stéphane (Pec) quant à lui, vole maintenant vers d’autres projets, toujours hauts en couleurs. Il navigue dans un monde enfantin plus large que celui des Birdy Kids. Il s’est néanmoins récemment associé à un maroquinier Croix-Roussien pour proposer des pièces uniques à l’effigie des pigeons préférés des lyonnais (oh ça va, je suis pas mauvaise en truc à becs à ce point !). Malheureusement, l’exploitation des Knar par le collectif est à ce jour un objet de discorde entre les anciens partenaires.

Pour en apprendre plus sur Pec et son univers, vous pouvez consulter cet article du Petit Bulletin.

Connaissiez-vous les Knar ? Saviez-vous qu’ils étaient lyonnais ou même français ? Une preuve que notre France underground est pleine de richesse et capable de nous faire rayonner au-delà de nos frontières !

Pour tout connaître sur les Birdy Kids et découvrir leur portofolio et leur boutique rendez-vous sur leur site web. Vous pouvez également en apprendre plus grâce au documentaire « Drôles d’oiseaux » qui leur a été consacré. Au moment du tournage, Pec faisait encore partie du crew.


Concours Oui Bus #EnFranceAussi

concours oui bus pour le rendez-vous en france aussiCe mois-ci notre partenaire Oui Bus offre un aller-retour pour deux personnes d’une valeur maximale de 160 euros. Un lot est pour un lecteur, un autre pour un blogueur participant au rendez-vous En France Aussi ce mois-ci.

Comment participer ?

  • Laissez un commentaire sur un des articles du rendez-vous
  • Laissez un commentaire sur la page Facebook En France Aussi, en mentionnant le nom du blog sur lequel vous avez commenté.

Un tirage au sort aura lieu le 16 mars. Les gagnants seront prévenus sur la page Facebook et en édit du billet du concours sur le blog Le Coin des Voyageurs.

Plus d'articles

36 Responses

  1. Quelle chouette vision du street art, comment conjuguer le coté underground de cet art et le coté poétique et joyeux du monde des petits oiseaux.
    Une réussite.
    Très réussi.

    1. Oui je trouve aussi ! Je ne saurais l’expliquer, mais me pencher sur leur histoire m’a presque émue. Je trouve ça génial d’émerger quand même et de rencontrer la reconnaissance de ses concitoyens. Et finalement le motif est à la fois si simple et impactant. Bref j’adore !

  2. J’ai lu en effet qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre Pec et le collectif … c’est dommage ! j’adore ces créatures qui embellissent notre triste périphérique et nos autoroutes !

    1. Oui c’est triste que ça finisse comme ça ! Mais Pec n’a pas dit son dernier mot. Il semble justement revenir à ses premières amours :le béton. Et ils élargit ses personnages toujours super colorés ! Du coup nous ne serons pas orphelins !

  3. Oh c’est une vraie découverte et j’adore !
    C’est fou qu’ils passent par le collage pour créer ces fresques. J’adore les couleurs et le côté poétique.

    1. Oui ça l’est ! Tu peux carrément te faire un parcours pour les trouver si l’envie t’en prend. Mais sinon il nous surprennent toujours au coin d’une rue ou d’une bretelle de périph’ !

  4. N’y connaissant rien, je les aurais également pris pour des Angry Birds. Je me souviens très bien en avoir vu à Toulouse et peut-être même ailleurs, de ces petits oiseaux colorés et rondouillés.

  5. Eh bien non, je ne connaissais pas du tout les Knar ! Le monde du street art est en train de prendre un sacré virage quand même quand on songe que tout cela était considéré comme illégal il y a des années de ça… Je suis même étonnée de voir que street art et merchandising peuvent se rejoindre, car je n’avais jamais considéré cet art de ce point de vue « commercial »… En tout cas une chose est sûre, c’est que c’est vraiment de l’art, et ces petits oiseaux colorés ont un côté vraiment sympa ! Merci pour cette belle découverte !

    1. Oui pour moi aussi ça a été l’étonnement le « marché du street art » mais quelque part, pourquoi pas. Tout art a son marché après tout. C’est sûr que l’évolution sociale du street art est assez impressionnante. Tant mieux, les mentalités bougent ! 🙂

  6. Merci Charlène pour ce beau reportage photo… La prochaine fois que je descendrai sur Lyon, je prêterai plus d’attention aux petits oiseaux ! Charmant ! 🙂

    1. Oui tu verras ils sont de partout ! Dommage que la collaboration entre les droits ait un peu mal tournée, mais ça n’enlève rien à la valeur de ces oeuvres 🙂

  7. Je ne connaissais pas du tout ce trio et leur knar.
    Par contre il est vrai que Lyon était indissociable dans mon esprit des murs peints, jusqu’à ce que j’arrive à Mulhouse où en fait il y en a également pas mal (moins qu’à Lyon, avec un entretien qui n’est pas du tout équivalent, mais une origine tout aussi ancienne).

    1. Sans doute à cause de lyonnais qui ont migré (la grosse chauvine haha !!!). Il faudra que j’aille voir ça un jour alors 🙂

  8. Hello 🙂
    Le street art j’adore ça! Il y a pas longtemps il y avait une expo sur Lorient super sympa !
    Après je suis plus sensible à certains style qu’à d’autres mais c’est toujours agréable de découvrir au recoin d’une route un graphe !
    Merci pour la découverte….

  9. Birdy Kids : c’est sa carte de visite empoisonnée. Il crée la marque en 2010 avec deux associés, un sérigraphe et un commercial, avec l’idée de créer des tee-shirts, des stickers, développer du merchandising autour de ses personnages à plumes. Mais l’affaire prend une tournure qui ne lui plaît pas. « C’était devenu uniquement lucratif, ce qui n’est pas du tout mon leitmotiv. Vendre des œuvres en impression numérique à 300 euros, je trouve ça proprement scandaleux. Mettre des œuvres à Ikea, j’en parle même pas… Je me suis posé la question de me battre pour récupérer Birdy Kids et continuer sous ce nom là, ou leur laisser et partir suivre mon propre chemin comme je l’avais fait pendant des années. Très vite, je me suis rendu compte que ça ne valait pas le coup de se battre pour une marque qui ne me représentait pas. Ils continuent pour le moment d’exploiter mes œuvres sans mon autorisation. »

    Ils continuent pour le moment d’exploiter mes œuvres sans mon autorisation.

    Lien : http://www.petit-bulletin.fr/lyon/expositions-article-58665-Pec++un+grand+enfant.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *