Bonjour à tous ! On espère que vous allez bien ! Nous sommes à présent à Chiang Mai, charmante ville du nord de la Thaïlande, que nous avons rejoint par un bus de nuit depuis Bangkok. Pourquoi est-ce que je vous dis ça ? Eh bien parce que cela nous a valu quelques mésaventures !
Nous sommes arrivés avec une heure d’avance et avons été réveillés brutalement, à 5h30 du matin. 3 minutes plus tard, on était dehors. Nicolas part aux toilettes. Il revient blême et me dit qu’il a oublié sa sacoche dans le bus. La sacoche, c’est ce magnifique petit objet dans lequel nous avons tous nos baths plus nos dollars pour la Birmanie soit beaucoup d’argent !
Nous réalisons que le bus est déjà parti et peinons grandement à trouver quelqu’un qui comprenne notre problème. Une agent finit par saisir la situation, appelle etc. Nous voilà embarqués dans un tuk-tuk pour aller à quelques kilomètres sur une sorte de parking. On nous rend notre sacoche et le tuk tuk nous dit qu’il va nous prendre 50 baths de plus pour nous emmener à l’auberge. Nous sommes épuisés et soulagés d’avoir retrouver nos sous, nous cédons. En recomptant, nous réalisons qu’il manque 3000 baths (75 euros environ). Nous sommes un peu minés mais c’est un moindre mal. Au final ce qui nous a le plus énervé (pour rester polie) c’est le prix abusif du tuk-tuk qui a profité de notre détresse. Mais bon…
Après une sieste réparatrice et un super accueil dans notre guest house, nous avons loué des vélos et nous sommes promenés dans Chiang Mai. Nous sommes d’abord allés à un marché aux fleurs, dédié au monde du jardin. Nous cherchons désespérément une lampe que nous avons vu un peu partout mais sans succès. La quête de cette lampe s’est transformée en véritable enquête ! Nous avons montré la photo à différents commerçants, tous nous ont dit d’aller à Ban Tawan, un gros marché en dehors de la ville. Quoi qu’il en soit, cette escapade était pleine de charme et nous avons vu de belles plantes et du bel artisanat, spécialité de la ville.
Sur le retour, nous nous sommes lancés dans la visite de plusieurs temples de la vieille ville, plus beaux les uns que les autres.
Hier, nous sommes partis au fameux marché de Ban Tawan en scooter, à 16 km au sud de Chiang Mai. Ce marché consacré à l’artisanat est très grand et regorge de décorations, de meubles, de lampes en tout genre à des prix vraiment bas. On aurait aimé acheté beaucoup de choses.
Nous avons repris notre enquête concernant la lampe, et sommes allés de boutiques en boutiques sans succès. Heureusement nous avons trouvé d’autres objets et n’avons pas fait le déplacement pour rien. Au terme de 3 jours intensifs de recherche (nous avons également couru dans tout Jatuchak Market à Bangkok), nous avons décidé d’arrêter et pensons maintenant qu’elle viendra sur notre route en temps voulu (ou en Malaisie parce qu’on a vu écrit « Made in Malaisia » sur celle que nous avons prise en photo). 🙂
Après cette escapade qui nous a aussi valu un des repas les moins chers depuis le début de notre séjour et la découverte de la spécialité locale le « Khaw Soi » (un curry avec du poulet, des nouilles et des pâtes croustillantes), nous avons pris la route du Wat Phra Doi Suthep, le temple sacré de la ville, perché sur la montagne. Je vous épargnerai les détours que nous avons pris et les fausses pistes. Nous avons même atterri dans ce qui semblait être un local de télévision ou une radio. Deux hommes adorables nous ont remis sur la bonne route.
Le chemin pour aller à Doi Suthep grimpe énormément et assez rapidement, l’air se rafraîchit et il faut se couvrir un peu. Arrivés en haut, nous avons pu découvrir un trottoir noir de vendeurs en tous genres et beaucoup de touristes. Nous avons été étonnés par la relative petite taille du lieu, d’autant plus qu’il y avait du monde ! Il n’y avait pas la quiétude que l’on peut ressentir dans certains autres temples.
Nous avons cependant pu pratiquer une tradition chinoise qui consiste à secouer fort un pot dans lequel se trouve des baguettes portant un numéro. Au bout d’un moment, une baguette tombe au sol. Le numéro correspond à un conseil sage qui nous est attribué. Ainsi, Nicolas doit arrêter d’être pressé. Quant à moi, je dois prendre soin de ma personne en priant et méditant, youpi !
En rentrant, nous nous sommes pris une grosse averse… On était bien contents !
Le soir, nous avons passé une demi-heure à chercher un restaurant sans le trouver et nous sommes rabattus sur le Peppermint Cofee House, un super endroit dans un petit « soi » (ruelle) très calme. Avec l’odeur de la pluie et les bougies, c’était parfait ! Puis nous avons filé dans un bar où un groupe super bon faisait des reprises de standards pop/rock et avons dégusté notre premier Mai Tai, il était temps !
Aujourd’hui nous avons passé une excellente journée, qui a commencé fort puisque nous avons échangé avec un moine boudhiste !
A Chiang Mai il existe un programme intitulé « Monk Chat » qui permet de discuter avec des moines, désireux d’améliorer leur anglais. Cela se passe sans gêne, sans pression, on peut rester 10 minutes comme une heure et parler du boudhisme, des traditions thais etc.
Nous avons beaucoup parlé du boudhisme et cela nous a confirmé avec Nicolas à quel point nous nous sentions proches de cette « philosophie » comme l’a lui même nommée le moine. La sérénité qu’il dégageait et l’humanité de son discours m’ont à un moment donné les larmes aux yeux. J’avais envie de lui dire « mais venez parler au reste du monde ! », qui pourrait ne pas être sensible à ces paroles de bon sens ?
Ce qui était également intéressant c’est qu’il y avait une grande honnêteté dans son discours. Il nous a expliqué qu’il avait choisi d’être moine pour accéder à l’éducation. Il peut en effet étudier et obtenir un diplôme universitaire grâce à l’école boudhiste. Il ne sait pas encore s’il souhaite rester moine ou s’il préfère travailler. Il nous a aussi avoué qu’il n’avait pas encore atteint la quiétude et qu’il lui arrivait de ressentir du désir ou de la colère. C’était absolument passionnant et une heure s’est écoulée sans que nous ne l’ayons vue passer.
Et puis nous avons rencontré Tan. Il s’est discrètement glissé dans la conversation et a profité d’une pause (un appel sur le portable du moine), pour nous parler. Au bout de deux minutes, nous apprenons que l’OL est son équipe de foot préférée. Nous parlons de Lyon, lui montrons nos photos et il nous explique son parcours. Il étudie à l’école boudhiste mais il est protestant. Sa mère voudrait qu’il soit enseignant mais son rêve est d’être pasteur. Il rit souvent d’un air gêné mais fait preuve d’une grande envie d’échange et de découverte. Il nous explique qu’il fait partie de la communauté Karen, dont je vous avais parlé. Nous pensions qu’il s’agissait uniquement de Birmans mais en fait, il y a également des Thaïlandais. Son village, situé dans la province de Tak, est à la frontière Birmane. Il en parle avec amour, nous expliquant que là bas, il n’y a pas d’électricité, que pour passer un appel téléphonique avec un portable, il faut monter sur une colline. Il nous dit qu’il aimerait beaucoup que l’on vienne un jour chez lui, qu’il aurait beaucoup de choses à nous montrer et que, de notre côté, nous pourrions apprendre l’anglais aux enfants du village. Une autre heure passe en sa compagnie et nous nous quittons en échangeant nos adresses mails. C’était un moment surprenant et assez magique.
Remis de nos émotions, nous avons participé en fin de journée à un atelier de cuisine pas comme les autres !
Nous nous sommes inscrits à Asia Scenic Thai Cooking School, une école bien notée un peu partout. Un van est passé nous prendre à 16h30 puis nous nous sommes retrouvés avec une espagnole, un couple Irlandais et un couple français super sympa, Déborah et Thibaut. On était vraiment heureux de rencontrer des compatriotes et de pouvoir parler dans notre langue !
Au début du cours, il faut se mettre d’accord sur deux grandes catégories (desserts, mise en bouche etc) au sein de laquelle chacun choisit le plat qu’il veut faire puis tout le monde peut réaliser le curry qu’il souhaite. Après ça, nous nous rendons au potager où l’on apprend à distinguer les différents aromates et on se met en route pour le marché local où l’on nous montre toute sorte de riz, de nouilles etc. C’est aussi l’occasion de faire ses courses. Ce qui est intéressant c’est que, d’emblée, Ann, notre professeur ultra punchy, nous explique par quoi remplacer les ingrédients si nous ne trouvons pas ceux que nous utilisons aujourd’hui, dans notre pays.
Il est temps ensuite de retourner à l’école pour cuisiner. Nous sommes sous un hangar très mignon, avec tout ce qu’il faut pour travailler. Nico réalise un plat frit au basilic épicé, quant à moi j’apprends à faire le fameux Pad Thai. Nous sommes ravis et nous installons pour manger ce premier plat.
Pendant que nous cuisinions, nous avions entendu de l’orage mais alors que nous mangeons, la pluie commence à tomber. Dans un premier temps nous sommes amusés, puis nous sentons quelques gouttes venir sur nous, et soudain, en deux minutes c’est la tempête ! Le vent souffle très fort et la pluie tombe drue. On entend une branche tomber, des bruits de bris, tout vole et nous nous affolons. On court se réfugier dans la maison. Nous n’en menons pas large, les arbres se tordent, tout est trempé. Les lampes s’allument et s’éteignent et soudain, nous nous retrouvons dans le noir, toute la ville est privée d’électricité !
Les profs courent chercher des bougies et nous essayons de nous calmer, c’est très impressionnant. Le patron de la guest house de Déborah et Thibaut leur a expliqué que les températures étaient anormalement hautes pour la saison. La nuit, il devrait faire 10 degrés de moins, c’est pourquoi il y a des pluies orageuses si fréquentes. Je demande à Ann si ce genre de choses arrivent souvent, elle me dit qu’elle n’a jamais vu une tempête pareille. Et comme c’est arrivé, ça se calme, en deux minutes le vent tombe d’un coup et la pluie se calme.
Nous en profitons pour nous mettre sur le pas de la porte et discuter avec nos nouveaux amis Strasbourgeois en nous demandant si nous allons pouvoir continuer le cours, vu le carnage. Le sol est jonché de feuilles et tout trempé, toutes les tables sont mouillées, bref !
Et au bout d’un quart d’heure, alors que l’électricité n’est pas revenue, nous reprenons le cours, à la lueur des bougies ! C’est totalement loufoque et inédit dans l’histoire de l’école.
Nous passons donc un bon quart d’heure à piler des piments pour réaliser notre pâte de curry puis passons aux fourneaux pour le préparer ainsi que notre dessert. Nico a fait un Khaw Soi, la spécialité locale et moi un Paneng, curry avec des cacahuètes écrasée et du poulet. Pour le dessert, j’ai fait des bananes au lait de coco et Nico du sticky rice à la mangue.
Après cela nous avons pu reprendre place à la table comme si de rien n’était, ou presque. Pendant que nous mangions tranquillement, des hommes s’affairaient derrière nous afin de couper les branches d’arbres abîmées. Par la suite nous avons vu des gens trainer d’énormes branches dans la rue, pour dégager la route. C’est incroyable la rapidité avec laquelle tout reprend un visage normal.
Bref, nous avons passé un super moment à ce cours qui en plus d’être instructif nous a permis de bien manger et de discuter. On a beaucoup aimé échanger avec Déborah et Thibaut sur nos expériences de voyage, nos impressions sur la Thaïlande, notre vie en France etc. C’était chouette !
Nous mettrons prochainement des photos du cours sur le blog, elles ont été prise par l’école et les quelques unes que nous avons faites sont dans la mémoire interne de l’appareil et nous n’avons pas de câble pour les transférer… hum hum !
Demain nous partons pour un road trip en moto de 5 jours à travers les montagnes intitulé le Mae Hong Son Loop. De beaux paysages en perspective ! On vous en parle bientôt ! A très vite !
3 Responses
Bonjour à vous deux,
Merci pour votre commentaire qui nous tient en haleine d'un bout
à l'autre. Tout est très intéressant, les rencontres, la cuisine, et même
la mésaventure de la sacoche oubliée et retrouvée sans oublier l'orage.
très riche en rebondissements et les photos toujours aussi superbes.
J'ai bien aimé Maurice et les petits moines. Je pense bien à vous.
BRUNA
Une sacoche égarée et pleine d'argent ,un chauffeur de tuk-tuk sans scrupule,un moine bouddhiste fort à propos car plein de sagesse…Restons ZEN.
On aime beaucoup le maillot de Maurice et sa clochette autour du coup.(Chien bouddhiste?)
Encore un beau récit et de superbes photos.
On vous embrasse.
Hé bé vous en vivez des aventures les amis !
Trop fort le coup de la sacoche, vous avez du flipper pendant un moment…. Faites gaffe, on veut vous revoir.
@Nico : si tu reviens plus sage que Chuck Norris, ça va pas le faire.
@+
David