Les Globe Croqueurs

On the road again! Salta-Cafayate-Tafí del Valle

Depuis samedi, à nous la liberté! Nous avons récupéré notre petite voiture (et ce n’est pas une simple formule), avec une pointe de déception au départ. Basse, avec un port USB dont on n’a pas encore réussi à déterminer l’utilité vu qu’il ne lit pas la musique (du coup on a acheté un jack), les fenêtres qui s’ouvrent manuellement, pas de fermeture centralisée, tout ça, passe encore. Mais en plus, elle fait plein de bruits bizarres, elle a une serrure enfoncée… on s’est sentis un peu bêtes. Forcément quand on repense au 4×4 australien… Mais après une prise en main, on a oublié (à peu près) et nous avons taillé la route!

La sortie de Salta est vraiment laide, c’est un enchaînement de magasins et de routes. Nous nous arrêtons à l’hypermarché et hallucinons devant des files d’attente interminables aux distributeurs, mais aussi dans les bureaux de téléphonie ou de transports en commun.

Du coup, on a une théorie. On pense que les gens sont payés sur leurs comptes en banque mais retirent tout immédiatement et payent leurs différents abonnements en liquide. Si quelqu’un en sait plus, ça nous intéresse!

Une fois les achats pour le pique nique faits, nous commençons notre route direction Cafayate, une petite ville au milieu des montagnes à 180km de Salta.

Au départ, rien de bien sensationnel et en plus il ne fait pas très beau. Sur la route nous croisons taco sur taco et on réalise que notre petite voiture, c’est le luxe!

Nous déjeunons à La Viña, village au milieu de rien. Les montagnes deviennent plus hautes et la végétation moins luxuriante.
C’est après manger que notre route prend une autre tournure. Nous entrons dans la vallée de las Conchas, qui présente des particularités géologiques rares. En effet, les montagnes offrent une polychromie et vont du vert au ocre. De plus, les cactus font petit à petit leur apparition!

Le soleil n’est toujours pas au rendez-vous mais nous apprécions malgré tout ce paysage.

Et puis au fil des kilomètres, alors que nous atteignons la gorge du diable, une gorge assez vertigineuse, le miracle se produit, le soleil revient!

Et pour ne rien gâcher, le paysage devient de plus en plus époustouflant! Nous avons envie de nous arrêter tous les 10 mètres mais en même temps il nous faut un hôtel pour la nuit. Du coup, comme nous ne sommes plus très loin de Cafayate, nous y filons et dégotons un petit lieu charmant pour passer la nuit, le Rusti-k. Cafayate se situe sur la route des vins argentins et on voit vite pourquoi! La ville est entourée de vignes.

Une fois les sacs posés et la pause Oreo effectuée (oui, pour nous il n’y a plus de voyage qui vaille la peine sans Oreo), nous repartons dans l’autre sens pour profiter des couleurs de fin de journée.

Une petite pause sur la la longue route vide pour faire un petit saut et nous filons vers « Los Castillos » des formations rocheuses qui ont la forme de châteaux. Nous nous garons puis marchons pour nous approcher. C’est aussi l’occasion de filmer la première séquence du petit film qu’on montera à notre retour 🙂

Seuls au monde face à ces merveilles de la nature, nous savourons.


Malheureusement en rentrant, je commence à me sentir très mal et la soirée se termine un peu vite, moi au bord de l’agonie m’endormant à 21h et Nico mangeant un sandwich dans la chambre…

Le lendemain, frais et dispos, nous partons direction Tafi del Valle en prévoyant un stop aux ruines de Quilmes, important site Inca. Le soleil brille, la voiture grince, nous apercevons même des sommets enneigés, bref tout va bien. Et puis nous arrivons à Quilmes et là on apprend que c’est fermé au moins toute la journée. On s’est renseigné depuis, apparemment c’est la guerre entre deux communautés indiennes qui se disputent le droit d’exploiter le lieu (il y 500000 dollars de bénéfices annuels à la clé alors forcément…), et la police a été obligée d’intervenir, bref try again !

Un peu (beaucoup) déçus, on hésite a aller à Tafi ou à prendre la route pour Bélen. Le problème c’est que pour s’y rendre il y a environ 250 km et une route toute pourrie. Déjà que là, par moment, c’est pas génial…

Finalement, le destin va décider pour nous. Nous traversons des villages rocailleux où nous ne cessons de nous demander comment font les gens pour y vivre puis nous arrivons à Santa Maria, une petite ville au milieu de rien où l’on est censé pouvoir faire étape, se restaurer etc. Oui mais… c’est dimanche! Et le dimanche (à Bamakoooo, n’importe quoi!), en Argentine eh bien c’est presque comme en France! Du coup, il nous faut une demi heure pour trouver une station service ouverte (non la ville n’est pas grande mais on fait des tours et des tours) et pratiquement autant de temps pour trouver un endroit où manger. Tout est fermé sauf un resto « El colonial del valle » sur la place principale.

Pourquoi on vous donne le nom? Pour que vous n’y alliez jamais!! On attend une éternité et quand les plats arrivent c’est moche, très moche. Mes pâtes ont dues être cuites des heures avant et baignent dans la crème. Nico a pris la spécialité locale, le locro, une sorte de ragoût avec du mais et… une mouche morte, gisant au milieu, miam! Bref, on est sorti à presque 15h et à ce moment là, autant vous le dire, on était dépité!

Nous avons donc décidé d’aller à Tafi et avons poursuivis la route en faisant une halte à Amaicha Del Valle, un village à une trentaine de km plus loin. Notre conseil : si vous le pouvez, arrêtez vous plutôt là au lieu de Santa Maria, le bled de la loose! En plus il y a une station essence.

L’autre attraction d’Amaicha est un musée consacré en partie à la culture indienne et aussi aux phénomènes géologiques qui ont permis la formation de cette partie des Andes. Le musée est assez moderne et chaque porte correspond à des icônes des croyances indiennes, la pachamama (la mère nature, qui est aussi le nom du musée), le chaman etc. Nous avons le droit à une visite guidée et à des reconstitutions de scènes de vies pré-Incas. Ça se termine par l’exposition d’oeuvres du créateur du musée, qu’il vend bien sûr. Au final l’étape est plutôt intéressante, surtout pour la partie symboles indiens.

Nous reprenons ensuite notre route et entrons dans la séquence dite des « Waou! » parce que le chemin était juste Waou! Pour aller à Tafi Del Valle, qui se situe à 2000m environ, il faut emprunter un col qui passe à 3042m d’altitude. On a vérifié avec Nico, la route la plus haute en France est à 2800m, on n’a donc jamais roulé aussi haut!

Le paysage jusqu’au col est assez aride et les cactus ont la part belle.

Puis au sommet, c’est l’apothéose, il y a un lama, je suis en transe! On est mort de rire parce qu’il a un petit cri vraiment trop drôle.

Puis nous redescendons lentement vers Tafi, toujours aussi émerveillés. Le paysage est tout autre, très verdoyant.

Nous trouvons un hôtel et allons manger à Los medinos, un restaurant où il y a un concert le soir. Nous en profitons longuement avant d’aller nous coucher en nous endormant devant sex and the city en espagnol, un grand moment!

Aujourd’hui après de nombreuses hésitations, nous décidons de prolonger notre séjour à Tafi d’une nuit et de partir faire une ballade.

Nous passons prendre une petite carte à l’office de tourisme municipal puis allons à la boulangerie et dans une épicerie locale prendre de quoi pique-niquer. Au menu, pain frais, tapenade, tomme de chèvre et rôti aux herbes pour moins cher qu’au supermarché! Nous voilà parés.

Il fait gris mais on voit quand même bien les alentours. Ça commence fort avec une bonne ascension de 45min pour atteindre le Cerro de la Cruz. Pour repérer le sommet c’est simple, il y a une croix! Une fois là haut, nous profitons de la belle vue sur les environs et le lac du côté du village d’El Mollar (nom charmant n’est ce pas!?) et pique-niquons.

La vue côté El Mollar est plus agréable car moins urbanisée. Apparemment Tafi voit pousser les résidences comme des champignons, de manière totalement anarchique, dommage. En fin de repas, nous sommes rejoints par deux chiens qui arrivent d’on ne sait où et qui ne nous quitterons plus jusqu’à notre retour à l’hôtel!

Une fois repus, nous poursuivons droit devant et continuons à monter un peu en suivant la crête. Par la suite, deux choix s’offrent à nous, poursuivre sur le chemin en allant plus haut ou plutôt marcher sur le versant, en allant vers des troupeaux de chevaux. Nous optons pour la deuxième solution.

Nous mettons le cap droit vers le lac, en suivant un peu notre instinct et les obstacles qui se posent à nous. Les chiens, bientôt rejoints par un troisième, font fuir les vaches à chaque fois qu’ils en voient, les chevaux eux sont un peu moins réactifs.

La balade est très agréable et nous apprécions particulièrement le fait d’être seuls au monde avec les montagnes…et les chiens!

Au bout d’un moment nous apercevons même de superbes rapaces! Nous nous demandons s’il s’agit des fameux condors des Andes, mais après quelques recherches et un bon coup de zoom, on s’aperçoit que ce n’est pas le cas.

Nous redescendons au niveau du cimetière, assez impressionnant avec toutes ses fausses fleurs fluos et ses offrandes étranges telles que des bouteilles de soda.

Il ne nous reste plus qu’à reprendre alors le chemin qui longe le rio (petite rivière) pour rejoindre Tafi, ce qui nous prendra tout de même une heure. Il faut quand même savoir que ce chemin est le chemin de « rando » proposé par l’office de tourisme car il rejoint Tafi à El Mollar. Mais franchement si on avait fait la marche en le suivant, on aurait été hyper déçus. De là haut, la vue était superbe et il y avait toute une vie avec des fleurs multicolores, des troupeaux, des aigles, bref, rien à voir!

Nous regagnons l’hôtel épuisés et les chiens qui nous suivent jusqu’à la porte se retrouvent chassés par la propriétaire à coup de balai… Désolés les gars!

Au final cette balade aura fait dans les 10 km avec un dénivelé d’au moins 400m et une durée de marche de 4heures… On n’est pas mécontent de nous!

Demain nous repartons vers Cafayate. Si les ruines sont encore fermées, nous poursuivrons sans doute plus loin en direction de Cachi!

À très vite pour la suite de nos aventures et plein d’autres photos!

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2 Responses

  1. Bonjour à vous deux : Votre commentaire nous plonge presque dans un film américain, avec Santa Barbara, les cactus, le lama et les chiens errants ; j'ai bien aimé aussi
    les symboles indiens. Merci de nous
    faire partager votre aventure. Bruna

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